Monsieur le Ministre, permettez moi en tant que militant associatif et culturel – engagé sur le terrain et immergé au sein de la jeunesse – tout d’abord de vous adresser mes félicitations pour la confiance qu’a placée en vous notre Souverain, en vous nommant à ce poste de Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, ainsi que mes vœux de réussite pour cette mission ô combien lourde de responsabilités et porteuse d’espoir.
Je ne vous connais pas, pas plus d’ailleurs que vous ne devez me connaître, cependant votre réputation d’homme de convictions –en tant qu’enseignant, que militant, à la parole franche– nous laisse espérer le meilleur…
Que serait donc ce meilleur?
Il serait Monsieur le Ministre que votre Département ministériel devienne la Maison Commune de ces millions de Jeunes en quête d’espoir, de perspectives, de voies et de voix; de ces milliers d’acteurs culturels de terrain et d’Artistes en recherche d’interlocuteur à même de les écouter –mieux: de les entendre et de les comprendre; de ces sportifs -connus ou en herbe- bien souvent en déshérence.
Si je n’avais qu’un mot pour formuler mes (nos) attentes, ce serait celui de la PROXIMITÉ!
Monsieur le Ministre, la Jeunesse est notre bien le plus précieux, or elle galère entre espoir et résignation, entre attentes et découragement, entre volonté, engagement et abandon…
Bien sûr vous n’êtes pas le Ministre de l’Emploi, vous n’êtes pas non plus le Ministre de l’Education mais sans doute êtes-vous plus que cela: vous êtes le Ministre en charge de l’épanouissement de cette jeunesse qui représente 50% de la population, vous êtes en charge de celles et ceux qui sont et seront notre prolongement, vous êtes en charge de ce "supplément d’âme" sans lequel nul jeune ne pourra devenir un adulte responsable, conscient et bien dans sa peau.
Bien sûr une crainte s’est faite jour chez nos artistes -craignant que la Culture ne soit la grande oubliée de ce lourd Ministère, sans doute les sportifs, de leur côté, nourrissent-ils la même appréhension, je vous ferai cependant une confidence: les jeunes, quant à eux, ne semblent plus rien craindre, tant ils ont l’habitude de compter ‘’pour du beurre’’ et d’être constamment les oubliés!
Monsieur le Ministre, et si, au contraire, vous vous saisissiez de ce bel assemblage, regroupant les forces vives de notre Nation: nos jeunes et les deux domaines qui irriguent les corps et les esprits: les sports et la culture, pour donner du sens au concept de PROXIMITÉ!
La jeunesse c’est LE TERRAIN, la culture doit être DE PROXIMITÉ, le sport doit être DE PROXIMITÉ: face à la fascination de la mort, que veulent exercer sur nos jeunes, les semeurs de haine, soyez donc celui qui, avec tous les acteurs associatifs, culturels et sportifs saura leur (re)donner l’envie de vie.
Nous avons la chance de posséder de grands, de très grands, artistes qui font vivre la Culture, l’enrichissent, lui permettent d’avoir des racines et des ailes, qui lui font dépasser nos frontières, nous possédons de grands, de très grands, sportifs. Ils ont tous besoin d’être soutenus, aidés, valorisés…
Toutes et tous sont des vecteurs de notre renommée à travers le monde, toutes et tous sont des modèles porteurs d’images valorisantes pour notre jeunesse!
Et nous avons la chance de posséder une Jeunesse magnifique, volontaire, patiente, enthousiaste, bourrée de talents… Mais livrée à elle-même, travaillée au corps par des courants haineux, confrontée au manque de considération, de perspectives, de prise en considération.
Nos jeunes sont, au mieux, considérés comme des figurants, au pire, comme des ‘’berhouchs’’, très rarement comme des interlocuteurs, des partenaires, des acteurs.
Ils en ont pourtant tous les atouts!
Maisons de jeunes obsolètes et délaissées, centres culturels au rabais, cinémas et théâtres de quartiers fermés, terrains de sports de proximité phagocytés, association de jeunes marginalisées…tout est à (re)construire, tout peut -et doit- renaître, C’EST POSSIBLE.
Monsieur le Ministre, appuyez-vous sur cette jeunesse, associez- la, permettez-lui de s’approprier votre politique, offrez lui la possibilité d’influer sur les choix… Pourquoi ne pas commencer -ce serait un signal fort- en associant cette jeunesse à la gestion et à l’animation des Maisons de Jeunes dont le rôle pourrait être le moteur de cette RENAISSANCE que nous appelons de nos vœux.
La concertation, la co-gestion, la co-connaissance, la co-animation… Bref, le partenariat, sont la clé de la RENAISSANCE DE NOTRE JEUNESSE.