C’est historique. Pour la première fois dans l’histoire du football national, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) ne sera pas désigné par le roi, confient des sources autorisées à Le360. Cette première qui confirme les qualités de réformateur du souverain devrait être célébrée pour porter le meilleur candidat à prendre les rênes du jeu le plus populaire au Maroc. Des hommes avec une vision, des compétences avérées, une connaissance du football moderne et de ses enjeux, une capacité à fédérer les bonnes volontés, à galvaniser les troupes, à relever les défis et à rassurer sur le cap à tenir… Enfin, des hommes à la hauteur de la mission qui les attend devaient se présenter naturellement à la candidature pour la présidence de la FRMF. Or à quoi assiste-t-on ? A une tentative d’annexion du football par le champ politique.
Qu’on se le dise franchement : Fouzi Lekjaa est un candidat porté par des politiques. D’abord par Ilyas Omari, grande figure du PAM, et par Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des sports et membre du bureau politique du Mouvement populaire. Les politiques veulent occuper le terrain abandonné par le roi, tout en diffusant insidieusement qu’ils ont la bénédiction du souverain.
Que risque-t-on de voir si la mainmise du politique sur le football venait à avoir lieu ? La transformation des stades, ces lieux qui rassemblent naturellement des milliers de personnes, sans que l’on affrète des cars, sans que l’on paie les gens pour se déplacer, en tribunes pour diffuser des messages politiques et en forums pour des campagnes lors des élections. On risque également de se faire régulièrement réprimander par les instances de la FIFA qui veillent scrupuleusement sur la séparation entre le champ footballistique et le champ politique.
Il serait erroné de croire que le réquisitoire contre Fouzi Lekjaa chercherait à favoriser son adversaire Abdelillah Akram. Ce dernier n’a pas non plus les qualités requises pour porter vers le meilleur le football national. Mais il a pour lui de ne pas être l’instrument d’une manœuvre politique. Que Lekjaa ou Akram soit élu président, les passionnés du football devraient prendre leur mal en patience et attendre avant de voir des candidats, indépendants et à la hauteur de la tâche, honorer la décision royale de ne pas désigner le président de la FRMF.