La vie de Mohamed Ali, né Cassius Clay, est à elle seule un roman. Le quotidien Al Akhbar, daté du samedi 17 janvier, a choisi, à travers deux témoins de choix, de narrer la visite de l’un des plus grands boxeurs de tous les temps. Le 29 juillet 1972, le multiple champion du monde des poids lourds se rend au Maroc pour une visite de quatre jours, à l’invitation de Feu Hassan II. Cependant, le contexte politique n’était pas favorable à une rencontre entre les deux hommes. Le monarque, faisant l’objet d’un coup d’état, s’était exilé en France, avant de revenir plus fort que jamais quelques semaines plus tard. Ali débarque donc à l’aéroport Nouaceur de Casablanca. Le journal arabophone raconte que les autorités ont eu du mal à assurer l’acheminement de «the Greatest», jusqu’à son lieu de résidence, à l’hôtel Mansour. Une foule immense s’était massée sur les bords de route pour apercevoir le champion accompagné de son staff technique, de son entraîneur Angelo Dundee et du fameux promoteur, Don king. Tout ce beau monde fut convié à un diner en présence du prince Moulay Mohammed.
Un match de gala au Complexe Mohammed VDon King avait pour mission d’organiser une rencontre de gala contre le malien Bakayoko Sounkalo, au Complexe Mohammed V. Le match fut dirigé par Larbi Haouad, arbitre marocain et témoin de choix pour Al Akhbar. Haouad se souvient parfaitement de ce jour et du stress qui l’habitait. «Ali était très actif sur le ring, décrit l’arbitre, et le stade était complètement plein. Pourtant le prix des billets de première catégorie atteignait 400DH », une grosse somme à l’époque. En conférence de presse, Mohamed Ali a fait un discours avec plein de valeurs spirituelles, et s’est dit se sentir libre, en politique, dans la religion et faisait l’apologie de la paix.
La rencontre Hassan II-Mohamed AliLa seconde visite du natif de Louisville (Kentucky) a été encore à l’initiative de Feu Hassan II. Cette fois-ci, les deux hommes se sont bel et bien rencontrés durant le mois de ramadan 1996. Reçu par le souverain à Casablanca, Ali fut par la même occasion, décoré d’un Ouissam. Mais le boxeur n’était déjà plus le même. La maladie de parkinson affectait de plus en plus «The Greatest». Nezha Bidouane, le deuxième témoin d’Al Akhbar, a été choisie pour l’accueillir. Elle décrit la chance d’avoir accueilli le champion mondial pour sa dernière visite au Maroc. Mais l’accueil principal s’est déroulé au Palais royal. Il a participé avec Feu Hassan II, Moulay Mohammed et Moulay Rachid à un ftor, puis à une visite d’un orphelinat. Le clou du spectacle pour Ali, fut certainement sa venue à la mosquée Hassan II de Casablanca. Un lieu où le champion s’est senti libre.