Violences sur internet fondées sur le genre: une ONG lance un appel aux autorités

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Revue de presseSelon l’évaluation qu’en fait l’ONG Kif Mama Kif Baba («Maman, c’est pareil que Papa»), près de 1,5 million de Marocaines seraient victimes, sur internet, de multiple formes de violences prenant de plus en plus d’ampleur, prévient l’ONG qui lance un appel aux autorités, aux institutions du pays et aux différents intervenants concernés, afin d’initier une action commune pour que le fait de naviguer sur internet soit «sûr, inclusif et équitable». Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 15/07/2024 à 19h09

L’ONG Kif Mama Kif Baba, qui milite pour plus de justice et de droits pour les femmes, dans leur quotidien et sur Internet, lance un appel aux autorités à propos des diverses formes de violences en ligne, qui prennent actuellement des «proportions alarmantes».

Dans un communiqué relayé par Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 16 juillet, Kif Mama Kif Baba estime que «près de 1,5 million de Marocaines sont victimes de ‘violences électroniques’, soit 14% de l’ensemble» de la population féminine du pays.

L’ONG précise que, parmi les Marocaines concernées par ces formes de violences sur internet, «les jeunes filles âgées entre 15 et 19 ans demeurent les plus exposées à ‘la violence électronique basée sur le genre’, avec un [taux de] probabilité de 29%».

Dans son communiqué, Kif Mama Kif Baba précise aussi que «les étudiantes et les femmes célibataires seraient parmi les catégories les plus touchées par la ‘violence numérique’», qui se fonde sur leur genre et qui provient d’agresseurs non identifiés, des internautes anonymes.

Le quotidien, qui qualifie cette situation d’«alarmante», rappelle que cette question avait déjà été abordée par Ghizlane Mamouni, présidente de l’ONG Kif Mama Kif Baba.

C’était à Amsterdam, le 27 juin dernier, lors d’une conférence organisée par une ONG néerlandaise, Rutgers International, consacrée à «la lutte contre les discriminations à l’encontre des femmes et des filles», dans le contexte de la tenue, à Genève, de la 56e session du Conseil des droits de l’Homme, dont la présidence tournante revient actuellement au Maroc.

Depuis, l’ONG Kif Mama Kif Baba mène une campagne de sensibilisation sur la gravité et l’ampleur de cette situation, et appelle les différentes parties prenantes à agir afin que naviguer sur Internet soit «sûr, inclusif et équitable» pour les femmes et les jeunes filles.

Ces différentes formes de violences sur le net, qui se fondent sur le genre, se définissent, selon une définition relayée par l’ONG, comme «tout acte commis, assisté, aggravé ou amplifié, d’une manière ou d’une autre, par l’utilisation des technologies de la communication et du traitement de l’information ou d’autres moyens numériques, qui entraîne ou est susceptible d’entraîner des préjudices physiques, sexuels, psychologiques, sociaux, politiques, économiques ou autres violations des droits et libertés».

Les victimes féminines de ces agressions sur internet se retrouvent contraintes à garder le silence sur ce qui leur est arrivé. Différents facteurs sont en cause: l’ignorance, parfois la méfiance envers les autorités, la peur de manœuvres hostiles, dégradantes et stigmatisantes, de représailles, voire la crainte d’être stigmatisées, indiquent des interlocuteurs d’Al Ahdath Al Maghribia.

Pour cet ensemble de raisons, l’ONG Kif Mama Kif Baba n’a de cesse d’alerter l’opinion publique sur la gravité de cette situation, et lance un appel aux différentes parties prenantes à «une action collective pour lutter contre la cyberviolence ‘basée sur le genre’».

Par Mohamed Younsi
Le 15/07/2024 à 19h09