Chanteurs, musiciens, dresseurs de singes et de serpents… Les artistes de Jemaâ El Fna se sont donné rendez-vous jeudi 15 octobre au matin sur la célèbre place sur laquelle ils se produisaient et qu'ils ont dû déserter il y a près de huit mois.
Ces artistes, qui vivaient au jour le jour de leurs créations et shows, sont aujourd'hui sans ressources et protestent, se sentant abandonnés par les pouvoirs publics.
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“Les gens de la Halka ont été oubliés. Personne ne s'est soucié de notre sort, pourquoi? Nous sommes tous en crise, y compris les commerçants. Nous n'avons plus de quoi payer ni le loyer ni l'eau et l'électricité”, nous dit Abdellah, alias Lmsieh.
La situation est encore pire pour les charmeurs de serpents et les dresseurs de singes, comme l'explique Chajri Abass. “Ça fait 39 ans que je travaille ici. Nous avons respecté le confinement, mais maintenant tout le monde a repris son activité sauf nous. Le problème aujourd'hui, c’est que les serpents étant restés plusieurs mois enfermés dans des boîtes, ils ont fini par mourir”.
“Plusieurs artistes de la Halka sont des personnes âgées et malades. On souffre beaucoup des conséquences de cette crise sanitaire alors que personne n'est venu pour nous apporter de l’aide”, se désole l'un des artistes.
Faute de spectacles et d'animation, la place Jemaâ El Fna reste actuellement triste et silencieuse.