Vidéo. Couvre-feu: grogne chez les restaurateurs et les tenanciers de cafés de Rabat

Le360

Le 25/12/2020 à 14h09

VidéoDe nombreux restaurateurs et gérants de cafés de Rabat se disent "préoccupés et tristes" à cause de "l'impact négatif du couvre-feu nocturne sur leurs activités commerciales". Témoignages.

Afin de limiter la propagation de la pandémie, le gouvernement a décidé d’interdire, durant trois semaines et depuis le 23 décembre dernier, les cérémonies et les rassemblements, et de fermer les restaurants, les cafés, les commerces et les grandes surfaces de 20 heures à 6 heures du matin. 

La filière des restaurants et des cafés, dont des représentants à Rabat ont été interrogés par Le360, considère que le couvre-feu nocturne va leur causer un énorme manque à gagner, dont les "conséquences [sont] inévitables sur le chiffre d'affaires et les emplois".

"Si les restrictions visent à sauvegarder la santé des citoyens, la situation est financièrement désastreuse pour la restauration", regrette Hicham, patron d'un restaurant de l'Agdal, quartier rénové, où réside une classe moyenne, plutôt huppée. 

Inspiré par l'exemple européen, Hicham propose au ministère de l'Economie d'accorder à cette filière une assistance financière via le Fonds du Covid-19.

«Nous ambitionnions, en cette fin d'année, lance-t-il, d’atténuer les pertes enregistrées durant huit mois. Malheureusement, nos rêves se sont évaporés», avec ce nouveau couvre-feu sanitaire.

Abondant dans le même sens, Rachid, quant à lui gérant d'un café, paraissait très triste, en ce 23 décembre à 20 heures, au moment où ses employés s'activaient à fermer l'établissement qu'il dirige. 

"Nous obligeons les consommateurs à quitter les lieux. Jamais on n'a fermé à cette heure", a-t-il regretté, alors qu'une patrouille de police contrôlait de loin la fermeture d'autres commerces du quartier. 

Et d'ajouter néanmoins que "le couvre-feu sanitaire de trois semaines est un rempart contre la propagation du Covid-19".

Plusieurs personnes interrogées dans la capitale ont estimé par ailleurs que les autorités locales auraient dû accompagner le couvre-feu sanitaire par des mesures mettant, par exemple, les moyens de transports publics au service d'une grande partie de salariés, qui ont "du mal à regagner leur domicile et leur(s) lieu(x) de travail à des heures pénibles", le soir venu, et parfois dès d'aube. 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 25/12/2020 à 14h09