Vidéo. 21.000 bénéficiaires dans le rural en 10 ans: Kane Ya Makane ou comment faire aimer l'école aux enfants

le360

Le 09/12/2019 à 09h24

VidéoKane Ya Makane, association œuvrant pour les femmes et la scolarisation des enfants en milieu rural, a dix ans. L’occasion de revenir sur le fabuleux travail et le bilan plus qu'honorable de cette ONG, référence en matière de lutte contre l’abandon scolaire. Son secret? Des activités ludiques.

Afin de fêter dignement ses dix années d'existence, l’association Kane Ya Makane a organisé une soirée, jeudi 5 décembre dernier à Casablanca, où étaient conviés les membres actifs de cette association, mais aussi de hauts responsables de l'administration, de nombreux bailleurs de fonds marocains et étrangers, mais aussi et surtout, les parents venus avec leurs enfants scolarisés en milieu rural, principaux bénéficiaires du programme pluridisciplinaire de Kane Ya Makan: Tanouir.

Mais Tanouir, qu'est ce que c'est? La présidente de l’association Kane Ya Makane, Mounia Benchekroun, s'en explique: «le projet Tanouir, lancé dans les écoles publiques en milieu rural, a pour principal objectif de lutter contre l’abandon scolaire, par le biais de programmes artistiques taillés sur mesure pour qu’ils soient au service des objectifs de l’association».

Tanouir est en effet très loin de techniques pédagogiques complètement dépassées: le programme vise à favoriser l'épanouissement des élèves, leur éveil et leur créativité... Dans un monde rural généralement austère, où l'école est encore loin d'avoir été démocratisée, tout particulièrement pour les filles.

Le chargé du suivi de l'association, pour la région de Marrakech, Moussa Aït El Fassi explique ainsi que Kane Ya Makane prend en charge «les élèves des écoles primaires des milieux ruraux à travers des activités comme le théâtre, l’art plastique, la bande dessinée, etc.».Voir le résultat, au bout de dix ans d'un travail acharné, écouter les différentes parties prenantes à ce projet, dont le ministère de l'Education nationale, et entendre la réaction des bénéficiaires, c'est se rendre compte de la portée de ce programme, qui gagnerait largement à être généralisé à l'ensemble du pays.

Depuis son lancement en 2010, le projet Tanouir a concerné plus de 21.000 enfants, et 4.000 d'entre eux sont pris en charge chaque année par l’association Kane Ya Makane. 

A ce jour, 325 enseignants ont bénéficié de formations à des techniques ludiques d’enseignement, dont ont également bénéficié 12 directeurs d’écoles publiques. 

Quelques 28 écoles et deux Dar Talib ont également bénéficié du projet Tanouir dans deux Régions administratives du Maroc: Marrakech-Safi et Souss-Massa.

Quant aux objectifs du projet Tanouir, ce membre très impliqué de l'association qu'est Moussa Aït El Fassi met l’accent sur le fait que «le principal objectif est de faire aimer l’école aux enfants afin de combattre le fléau qu’est l’abandon scolaire».

La soirée commémorative de ce dixième anniversaire de la création de Kan Ya Makane a d'ailleurs été l’occasion de signer un accord de partenariat entre le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’association Kane Ya Makane.

A cette occasion, le secrétaire général du ministère, Youssef Belqasmi, a affirmé que ce partenariat s'appuyait sur deux éléments mportants: «permettre à cette association d’aller dans les écoles pour pouvoir développer davantage leurs programmes, ensuite, à terme, de généraliser cette action et à ouvrir la voie à d'autres associations», bien entendu dans toutes les régions du royaume.

Associée à cette initiative, la directrice pour le Maroc de la Direction de la coopération internationale de la principauté de Monaco, Bénédicte Schutz a, de son côté, souligné que son institution était «un partenaire de la première heure de l’ONG et du projet Tanouir». 

«Nous avons d’emblée compris que l’intuition de la présidente était que l’art et la culture sous une forme ludique donnent une méthode créative qui pourrait apporter un plus énorme aux enfants des classes pré-scolaires et primaires dans les zones reculées et montagneuses», souligne par ailleurs Bénédicte Schutz.

Les parents des élèves bénéficiaires du projet Tanouir sont heureux de constater les progrès visibles de leurs enfants. Halima El Aïssaoui, mère d'une enfant prise en charge par le activités de Tanouir, indique que sa fille suit les activités de l'association Kane Ya Makane depuis qu'elle a six ans: «depuis, elle a fait des progrès considérables. Le projet Tanouir contribue à l’épanouissement de l’élève, à son bonheur, à la nécessité d’avoir confiance en lui-même», se félicite cette mère de famille. 

Par Karim Ben Amar
Le 09/12/2019 à 09h24