Une usine de traitement des lixiviats pourrait sauver Rabat de la catastrophe écologique

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Revue de presseKiosque360. Une usine de traitement des lixiviats, ces liquides toxiques stockés dans la décharge d’Oum Azza à Rabat, devrait voir le jour prochainement. Les détails.

Le 05/06/2018 à 23h53

Une bactérie transformée est en cours d’expérimentation pour sauver Rabat et Témara d’une véritable bombe environnementale, celle des milliers de tonnes de lixiviats stockés dans des bassins géants de plus de 5 mètres de profondeur dans la décharge d’Oum Azza, qui s’étend sur plus de 100 hectares. C’est ce que rapporte Al Massae dans son édition de ce mercredi 6 juin.

Le quotidien affirme que la préfecture de Rabat a consacré un budget qui s’élève à 3 millions de dirhams pour traiter les lixiviats en optant pour la technique d’évaporation. Plus de 230.000 m2 de ces liquides résiduels hautement toxiques ont été stockés, provoquant des odeurs pestilentielles dans les quartiers résidentiels de Souissi, près du Golf Royal et d’El Menzah.

Selon Saïd Zniber, directeur de Pizzorno Environnement, la société française gestionnaire de la décharge d’Oum Azza, qui reçoit plus de 800.000 tonnes de déchets provenant de 13 communes dont Rabat, Salé et Témara, le problème des lixiviats s’est aggravé ces deux dernières années, la quantité de ces percolats s’étant multipliée dans les bassins de stockage. Cette catastrophe environnementale devrait être définitivement résolue, selon le responsable, après la mise en place d’une usine de traitement de ces liquides chargés de substances toxiques et de métaux lourds, écrit Al Massae. La même source a indiqué que le coût de cette usine s’élève à 52 millions de dirhams, dont 33 millions fournis par les ministères de l’Environnement et de l’Intérieur. La société française devrait apporter le reste, note le quotidien.

Saïd Zniber a aussi souligné que le traitement des lixiviats devrait contribuer à récupérer des milliers de m2 d’eau épurée, laquelle sera exploitée dans l’irrigation. Il a également signalé que la décharge pourrait aussi produire de l’électricité en exploitant le méthane résultant de l’enfouissement des déchets à travers la création de 450 puits capables de produire plus de 380 m2 de biogaz par heure. Ce qui équivaut à la consommation en électricité de la décharge, de l’unité du groupe cimentier Lafarge annexe ainsi que de 5.000 ménages.

Par Zineb El Ouilani
Le 05/06/2018 à 23h53