Un prêcheur suspendu pour avoir dérogé aux règles des Habous

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Revue de presseKiosque360. Suspension d'un prédicateur d’une mosquée à Fès à cause de son refus de faire un prêche unifié sur la sécurité routière.

Le 08/04/2014 à 12h32

Al Massae rapporte, dans son édition à paraître mardi 8 avril, que le ministère des Habous et des affaires islamiques aurait suspendu un prédicateur exerçant dans la ville de Fès après son refus de donner un prêche unifié portant sur le thème des accidents de la route. Selon le journal, qui ne cite pas ses sources, il s'agit de Driss Kharchafi, un professeur de théologie à la faculté de Fès, faculté affiliée à l’université Al-Qarawiyyîn. Cette décision aurait apparemment suscité l’émoi au sein de la mosquée Badr, puisque le khatib avait la faveur des citoyens qui se déplaçaient en masse pour écouter ses prêches.

A la question de savoir pourquoi Driss Kharchafi aurait refusé d'assurer ce prêche unifié -dicté par les Habous dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière-, le quotidien Al Massae avance que ce dernier préparait ses prêches comme des conférences et qu'il ne pouvait pas, par conséquent, les modifier pour donner un prêche dédié à la sécurité routière. Un comportement irresponsable de la part d'un prédicateur, selon le ministère des Habous et des Affaires islamiques. Le journal rappelle que, le 13 juin 2013, le ministère des Affaires islamiques avait remercié Mohamed Khamlichi, le prêcheur de la mosquée de l’Imam Ali à Fès, celui-ci s'étant attaqué, à l'époque, lors de l'un de ses prêches, au Festival des musiques sacrées de Fès ainsi qu’au Festival Mawazine de Rabat, estimant que ces événements étaient une dilapidation des deniers publics et une incitation à la débauche des jeunes.

Des prêches dangereux, qui mettent des obstacles à la culture. D'autant que, comme tout discours idéologique, les interventions de ce prêcheur sont biaisées sur tous les plans. D'abord parce que les grands festivals comme Mawazine sont financés par des sponsors privés et non par les impôts des citoyens. D'autre part parce que l'ouverture sur l'autre que permettent les arts est d'une richesse inestimable. La débauche viendrait plutôt de l'ignorance nourrie par ce genre de personnage qui travaille à la fermeture des esprits.

Par Meriama Moutik
Le 08/04/2014 à 12h32