Nos parlementaires ne cesseront jamais de nous étonner. L’un deux, Aziz Mouhadab, membre du Mouvement populaire à la Chambre des conseillers, s’est surpassé en profitant de sa qualité et de son immunité parlementaire pour faire passer de la drogue dans la prison de Sidi Moussa où son frère purge une condamnation à la réclusion criminelle.
Tout a commencé quand Aziz Mouhadab, avant une visite qu’il devait rendre à son frère, a subi une fouille de routine à l’entrée du pénitencier. Il a eu beau tenter d’y échapper en faisant jouer son titre et en prenant de haut le personnel de l’établissement carcéral, rien n’y a fait. Les fouilles corporelles des personnes privées de liberté et des visiteurs des lieux de détention sont réalisées dans des conditions sanitaires adéquates, par du personnel qualifié du même sexe, et sont compatibles avec la dignité humaine et le respect des droits fondamentaux. Surtout, personne ne peut y échapper.
Et c’est là que l’agent en charge de la fouille a découvert une quantité de drogue soigneusement dissimulée par le conseiller parlementaire. La direction de la prison de Sidi Moussa a alerté le procureur du Roi, qui a ordonné l’arrestation immédiate de Mouhadab et sa mise en garde à vue pour les besoins de l’enquête.
La garde à vue a duré six heures, le temps pour le concerné de s’expliquer. Désormais libre de ses mouvements, il devra néanmoins répondre de son acte devant la justice, en état de liberté.
Ce forfait s’ajoute à une longue liste d’infractions, délits et crimes commis par des parlementaires marocains. Au moins 30 députés sont impliqués dans des affaires en lien avec les responsabilités communales qui leur échoient. Les juges et les membres du jury ont eu à examiner des affaires liées à des faits de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, voire de falsification de documents ou d’écrits publics.