Un médecin délivre un certificat de virginité au nom d’une femme enceinte

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Le juge du Tribunal d’Appel de Kenitra a émis un ordre d’amener contre un médecin impliqué dans une affaire de faux certificat de virginité destiné à masquer un viol. La victime a donné naissance à un enfant aujourd'hui sans père et sans état civil.

Le 11/04/2016 à 23h10

L’affaire remonte à près de sept ans, lorsqu’une femme a déposé plainte contre son employeur, qui l’avait violée. Un homme puissant, qui jouit d'un réseau de relations influentes, rapporte Al Massae dans son édition de ce mardi 12 avril, et est allé jusqu'à se procurer un faux certificat de virginité au nom de la jeune femme, dont l'affaire traîne toujours devant la justice.

La plaignante accuse donc, de même, le médecin auquel s'est adressé son employeur d’avoir délivré un faux certificat de virginité à la famille de son violeur, qui avait donc pris les devants pour masquer le crime, avant de songer à marier la victime, une fois sa grossesse avérée, à un serveur faisant partie des employés du mis en cause.

La famille a donc fait appel à deux adouls pour se tirer d’embarras et garder à l'abri de la justice le véritable criminel, qui n’est autre que le père du président de la commune. Les adouls ont été cités à comparaître et sont poursuivis pour complicité et usage de faux, précise le quotidien.

Selon la plaignante, les parties en cause (son violeur et sa famille, le médecin et les adouls), ont tout manigancé pour l'obliger à accepter le mariage avec le serveur, suivant un scénario écrit d’avance, exécuté à la lettre, et destiné à éviter au coupable d’être poursuivi pour agression sexuelle.

A la sortie du Tribunal, la victime a confié aux militants associatifs qui étaient venus lui apporter soutien et réconfort toute sa souffrance et son dégoût. Depuis sept ans, son procès traîne dans les dédales des tribunaux.

Son enfant, qui a vu le jour il y a plus de 6 ans maintenant, ne peut aller à l’école tant que le jugement n’est pas prononcé. Alors que les documents et attestations de prélèvement d’ADN prouvent bien le viol et la paternité, la justice ne s'est pas encore décidée à dire son dernier mot. La prochaine séance est fixée au 24 mai prochain.

Par Abdelouahed Kidiss
Le 11/04/2016 à 23h10