L’histoire aurait pu être racontée comme un banal fait divers. Mais le héros -l’antihéros, pour être précis- a incontestablement réussi à faire planer de nouveau la psychose du phénomène de "Tcharmil". "Chassez le Tcharmil, il revient au galop !", pourrait-on déduire de l’article paru, à la Une, de l'édition du 8 août d'Assabah. "Sept jours à peine après sa sortie de prison, un Mcharmel récidive et commet pas moins de 16 crimes à Lissasfa à Casablanca", titre le quotidien arabophone. Arithmétiquement, cela fait au moins deux crimes tout aussi graves les uns que les autres à raison d’une seule journée! "Parmi ces crimes, figure une tentative de meurtre spectaculaire", relève Assabah, précisant que les victimes de ce multirécidiviste se comptent particulièrement parmi les femmes travailleuses.
Mais d’abord, qui est ce criminel qui a semé panique et psychose chez les habitants d’une région aussi dense que Lissasfa? Assabah décrit un mineur, 17 ans, répondant au nom de "Khdira", en allusion à ses yeux verts. Mais comment un individu qui n’a pas atteint l’âge majeur a-t-il pu commettre des agressions qui sont tout sauf "mineures"?!! A cela, il n’y a aucun secret : le dénommé "Khdira" carbure à 15 pilules (Karkoubi) par jour! De quoi mettre une région sens dessus dessous. S’il n’y a aucun mort à déplorer, les victimes, qui ont bien voulu déposer plainte au commissariat de police de Lissasfa, souffriraient de bien graves blessures dues notamment à l’usage d’arme blanche par l’agresseur.
Mode opératoire diabolique
Toujours selon le quotidien Assabah, le criminel, par qui la psychose est revenue, entame sa journée tôt le matin. Après avoir fait le plein de "Karkoubi" -en guise de petit déjeuner !-, il se dirige vers le Technoparc, quartier industriel de Lissasfa. C’est là que ce vautour a coutume de choisir ses proies, principalement des femmes inoffensives, qu’il aborde sans crier gare en leur demandant, pour faire diversion, deux dirhams, avant de vider leurs sacs à main en brandissant une arme blanche bien aiguisée. A en croire Assabah, ses forfaits seraient dignes d’un réel pedigree. Tentative d’homicide, vols qualifiés et menaces répétitives d’agression à l’arme blanche … Autant de forfaits dont ce criminel devra désormais répondre, après sa comparution, jeudi 7 août, devant le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca.
Fin de cavale pour un bandit de grand chemin
Les habitants de Lissasfa ont poussé un grand «Ouf !» de soulagement, après l’arrestation de "Khdira", à son domicile, mardi 5 août en milieu de journée, par des éléments de la Police judiciaire de Hay Hassani. Même les voisins de ce dangereux criminel n’ont pas échappé à ses menaces, comme le souligne l’un d’entre eux. "Un jour, alors que je me préparais à quitter mon domicile, il m’a demandé de l’emmener quelque part à bord de ma moto. Je ne pouvais pas lui dire non. Mais, au détour de la première ruelle, il a sorti son arme blanche et menacé de me tuer si je ne lui cédais pas ma moto», témoigne ce voisin infortuné, cité par Assabah. Comme lui, ils sont plusieurs à se sentir maintenant libres de leur mouvement après avoir été débarrassés comme d’un lourd fardeau. Seule ombre au tableau, et pas des moindres : qui approvisionnait ce criminel en "karkoubi"? La police a du pain sur la planche…