A l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le HCP publie, pour la première fois, les principales données relatives au travail dangereux des enfants dans notre pays, considéré comme la principale composante des pires formes de travail exercé par cette catégorie d’âge de la population active occupée.
L’analyse des nouvelles données de l’Enquête nationale sur l’emploi révèle, qu’en 2015, le travail dangereux concerne au Maroc 193.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, soit 59% des enfants au travail ou 2,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge. Ce type de travail est à 80% rural, 78% masculin et concerne 75,3% des enfants âgés de 15 à 17 ans.
En milieu urbain, le HCP estime à 39.000 le nombre d’enfants qui exercent un travail dangereux, contre 154.000 en milieu rural. Ils sont en majorité de sexe masculin (151.000 ou 4,4% de l’ensemble des enfants de 7 à 17 ans).
Le HCP note que 19,3% de ces enfants sont en cours de scolarisation, alors que 71,7% ont quitté l’école et 9% ne l’ont jamais fréquenté.
Par secteur d’activités, l’agriculture en zones rurales concentre plus de 76%, contre 52,7% dans les services en villes et 30,5% dans l’industrie, y compris l’artisanat.
Selon le statut dans l’emploi, l’étude révèle qu’en milieu rural, 66% de ces enfants travaillent en tant qu’aides familiales, et 20% sont «salariés». Dans les villes, 50,3% des enfants sont «salariés» ; 27,7% des «apprentis» et 15% «aides familiales».
A première vue, on ne peut résister à qualifier cette situation de gâchis avec un taux de 2,9%. Le HCP rappelle cependant qu’au plan international, ce taux frôle les 5% et dépasse même le seuil de 10% en Afrique subsaharienne.