L’opération, menée du 28 mars au 2 avril 2021, avec le soutien de 24 pays d'origine, de transit ou de destination, en Afrique et en Europe, a permis de libérer 500 victimes de la traite humaine -y compris des enfants- et d’identifier quelque 760 migrants irréguliers, a indiqué L'Organisation internationale de police criminelle, basée à Lyon.
Cette opération a donné lieu à l’arrestation de 195 personnes: 88 pour traite humaine et 63 pour trafic de personnes.
"Les autres arrestations portent sur d'autres chefs d'accusation tels que falsification de documents, vols, délits liés au trafic de drogue et délits environnementaux", précise Interpol dans un communiqué.
Selon l'Organisation internationale de police criminelle, "le Maroc a joué un rôle important dans cette opération en accueillant l'unité de coordination opérationnelle et en opérant 49 arrestations, quasi exclusivement liées au trafic de migrants".
Lire aussi : Méditerranée: des bâtiments de guerre contre le trafic de migrants
De même, c'est sur "la base des renseignements du Maroc" que "les autorités espagnoles ont agi arrêtant deux principaux passeurs connus pour avoir facilité le transport de migrants irréguliers du continent africain à l'aide de bateaux pneumatiques rigides et de camions ", ajoute la même source.
Cette vaste opération conjointe a été soutenue par un certain nombre de partenaires, souligne Interpol. Il s’agit notamment de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a joué un rôle de premier plan dans l'assistance aux victimes, de l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC), qui a fourni un soutien judiciaire. Et AIRCOP, Europol et l'Initiative UA-Corne de l'Afrique sur la traite et le trafic illicite de migrants ont fourni les renseignements nécessaires.
Ainsi, dans le cadre de cette opération, la police soudanaise a secouru 100 victimes et procédé à plus de 20 arrestations. Parmi les personnes arrêtées figurent des trafiquants qui tentaient d’acheminer les victimes au Moyen-Orient, et des individus qui exploitaient des enfants dans une usine de plastique.
En République du Congo, la police a libéré 29 victimes libanaises, syriennes et jordaniennes exploitées par une compagnie de construction. Leurs passeports avaient été confisqués par leur soi-disant employeur qui ne leur payait pas de salaire.
Des enquêtes menées au Kenya et en Ouganda ont conduit à l'arrestation de trois trafiquants en Ouganda, qui étaient à l'origine d'un réseau de trafic régulier de jeunes filles vulnérables vers le Kenya.
En Afrique du Sud, la police a fait une descente dans une usine de couvertures, arrêtant cinq ressortissants chinois et sauvant 17 ressortissants du Malawi réduits à un quasi esclavage.
Selon Interpol, l'opération Weka, qui signifie Stop en swahili, a une fois de plus démontré à quel point le trafic de migrants et la traite des êtres humains sont étroitement liés, en particulier dans le contexte actuel de crise sanitaire mondiale.
Lire aussi : Justice: Extradition d’un Saoudien recherché par Interpol
"Ces victimes ne pouvaient pas simplement se soustraire à l’horrible situation dans laquelle ils se sont trouvés et les souffrances qu'ils ont endurées. C’est pourquoi le travail d’Interpol ne s’arrête pas là", a déclaré son secrétaire général, Jürgen Stock.
"Nous continuerons d'aider les pays à démêler les affaires complexes, qui, sans aucun doute, engendreront davantage d’arrestations dans les mois à venir", a-t-il ajouté. Déjouer ce genre de trafic, très lucratif, demande en effet coopération internationale et suivi au long court.