Trafic de farine subventionnée dans des entrepôts clandestins

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Revue de presseKiosque360. Une enquête diligentée par des commissions mixtes a permis de découvrir un vaste circuit de fraude portant sur la farine subventionnée. Plusieurs entrepôts clandestins servaient à recycler ce produit dans des caisses ordinaires pour les revendre à des boulangeries populaires.

Le 07/01/2019 à 11h15

Les enquêtes diligentées par commissions mixtes ont révélé l’existence de fraude portant sur la farine nationale de blé tendre (FN BT) subventionnée par l’Etat. Les entrepôts de stockage saisis servaient à remplacer les caisses de la farine subventionnée par des caisses ordinaires pour les revendre à des prix élevés dans les souks et les grandes villes.

Selon certaines sources, les services de la gendarmerie nationale ont arrêté deux suspects impliqués dans ce trafic. L’enquête a également révélé l'existence de failles dans les circuits d’importation, de stockage et de vente en gros de blé tendre ce qui facilite le trafic des fraudeurs. Les équipes d’inspection ont découvert que les trafiquants utilisaient des caisses de 25 kg à la place de celles de 50 kg, de couleur verte, réservées à la farine subventionnée. Une astuce qui sert à les transporter facilement et à détourner l’attention des services de contrôle.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 7 janvier, que ces rapports révèlent l’existence de plusieurs entrepôts clandestins, dont certains ont été saisis dans la région de Khouribga. Les mêmes sources indiquent que depuis l’instauration de la subvention de la farine dans les années 80, la fraude n’a jamais cessé. Pourtant, les gouvernements successifs ont pris plusieurs mesures pour contrôler la distribution de ce produit. Ils ont même adopté un système de «délimitation des positions» pour contrôler les itinéraires des camions tout en faisant appel au système informatique des communes bénéficiaires de cette subvention. Ce produit, destiné aux familles marocaines les plus démunies situées dans des zones éloignées, tombe souvent entre les mains des lobbys de la farine. Il est alors réemballé et vendu aux boulangeries «populaires» des villes qui les mélangent avec le curcuma et le son de pain. Le prix du kg passe alors de 1,82 dirham le kg à 2,5 et souvent à 3 dirhams selon l’offre et la demande.

La quantité de blé tendre réservée à la production de la farine nationale s’élève 8,5 millions de quintaux et risque de n’atteindre que 6, 5 tonnes cette année. Mais il s’est avéré, depuis longtemps, qu’elle n’est pas transformée en totalité en farine subventionnée. Ce qui explique que plusieurs régions bénéficiaires ne reçoivent pas la quantité qui leur est réservée. Les autorités locales se dépêchent alors d’aviser l’administration centrale qui diligente des enquêtes pour connaitre les causes de l’absence de ce produit dans les points de vente des régions rurales.

Par Hassan Benadad
Le 07/01/2019 à 11h15