Tourisme interne: pour quelles raisons la saison estivale est-elle si morose?

Place Jamaâ El-Fna, à Marrakech.

Revue de presseÀ quelques jours du mois d’août, la saison estivale tarde à décoller au Maroc. La raison? Les familles marocaines subissent de plein fouet les implications des dépenses de l’Aïd Al-Adha. De plus, à l’occasion de la fête, les salaires des fonctionnaires et des salariés, pour le mois de juin, ont été versés de manière très prématurée. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 17/07/2024 à 20h48

Les professionnels du tourisme et les professions appartenant à l’ensemble de la chaîne de valeur de cette activité (restauration, animation, commerces, etc.) se disent en crise.

En cette mi-juillet 2024, période censée appartenir à la haute saison touristique, l’ambiance est aux lamentations et aux constats des dégâts et des pertes occasionnées, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 18 juillet 2024.

Al Ahdath Al Maghribia a interrogé un professionnel du tourisme, qui vit de son activité dans l’un des sites attirant les foules en cette période: «il n’y a encore rien (…) et la saison est sur le point de se terminer», s’est-il lamenté.

Tout le monde se plaint: ceux qui louent des appartements à la journée ou à la semaine, comme ceux qui faisaient de bons chiffres d’affaires en louant des embarcations, entre pédalos et jet-skis.

«Pour le moment, on essaie de se tirer d’affaires avec ceux qui ont des résidences secondaires dans les principales destinations touristiques», indique un opérateur touristique.

D’autres professionnels imputent le retard du démarrage de leurs activités aux retards accusés par les examens scolaires.

Pour d’autres, et c’est l’avis le plus partagé, le versement des salaires des fonctionnaires et des salariés de manière prématurée au cours du mois de juin, à l’approche de la fête de Aïd Al-Adha, est la cause de toute cette morosité.

Ces salaires et indemnités ont été engloutis par les dépenses liées à cette fête, et en conséquence, les ménages n’ont rien laissé de côté pour partir en vacances.

«Une anomalie» que comprennent les professionnels de cette activité comme ceux, précise Al Ahdath Al Maghribia, qui en vivent dans la ville de Martil, au nord du Maroc.

Selon les résultats d’une enquête récemment diffusée, le Haut-commissariat au plan (HCP) affirme que plus de 92% des ménages marocains sont incapables d’épargner lors des 12 prochains mois.

Selon les conclusions d’une autre étude effectuée par le HCP, près de 50% d’entre eux s’endettent pour subvenir à leurs besoins, surtout pour se nourrir, à la fin de chaque mois.

Par Fatima Moho
Le 17/07/2024 à 20h48