A Tétouan, El M’diq et Fnideq, des terrains de proximité suscitent la polémique car ils sont gérés avec opacité et manque de transparence, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du 8 février. Plusieurs jeunes dénoncent en effet la hausse des prix de la location des terrains de proximité dans ces trois villes, supposés être gratuits et au service de la jeunesse.
Face à ce constat, plusieurs questions se posent quant à la partie fixant les tarifs et bénéficiant des sommes d’argent dépensés par les usagers pour louer ces terrains de proximité, alors que ces derniers font partie des projets et des programmes de développement humain. Ils sont même devenus une source de gain et de rente pour des parties inconnues en l’absence de contrôle.
Alors qu’il était ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami avait insisté sur la gratuité des terrains de proximité, en assurant qu’un décret sera publié dans ce sens. Pourtant, le lobby de la rente semble avoir exercé une pression pour retarder ce décret jusqu’au départ du ministre, aujourd’hui à la tête de la Chambre des représentants. Si plusieurs villes souffrent de ce problème, la situation à Tétouan paraît plus sombre.
L’ancien président de la commune de Tétouan avait lui-même déclaré lors d’une session que les terrains de proximités réalisés dans le cadre des programmes de développement humain sont gratuits et ouverts à la population, en précisant que toute collecte d’argent en échange de temps de jeu est illégale.
A Tétouan, le quotidien a constaté que des individus inconnus détiennent les clés de ces terrains de proximité et exigent des sommes d’argent en échange d’un accès pour une durée déterminée. Les sommes exigées équivalent à celles demandées dans des terrains privés, soit 250 dirhams l’heure. Pour dix heures de location par jour en moyenne, ces individus gagnent quotidiennement 2500 dirhams dans un terrain censé être gratuit.