L’histoire du jeune homme qui a tué de sang froid quatre membres de sa famille à Tétouan et grièvement blessé une cinquième personne, est digne d’un film d’horreur. Cela s’est passé, comme l’a d’ailleurs précisé le360.ma, jeudi dernier, dans le quartier Boussafou dans la région de Boujrah. Le jeune homme, 30 ans, qui a assassiné sa mère, son frère et ses deux neveux, est toxicomane, a notamment révélé le360.
Le quotidien Al Massae est revenu sur les détails de ce crime monstrueux dans son édition des 27 et 28 janvier. Ainsi, selon le journal, tout a commencé jeudi après-midi après le déjeuner, alors que la mère et sa fille étaient absorbées par une discussion de famille dans le patio de la maison. Au même moment, le jeune homme est monté sur la terrasse pour jouer un moment avec ses deux neveux, des jumeaux de trois ans. Tout avait l’air normal. Brusquement, sans crier gare, il a pris un coutelât qu’il avait sur lui pour égorger froidement les deux enfants.
Les évènements se sont ensuite enchaînés rapidement, écrit le journal. Le jeune homme a dévalé les escaliers et s’est rué sur sa mère pour lui assener des coups au niveau de la poitrine. Atteinte au cœur, elle s’est écroulée, inerte. Le frère cadet de 26 ans, alerté par les cris de sa mère et de sa sœur, a tenté d’immobiliser son aîné, mais a eu droit, lui aussi, à plusieurs coups au niveau de la poitrine. Il n’a pas survécu. Après est venu le tour de la sœur, devenue hystérique après avoir assisté à un tel carnage. Elle non plus n’a pas été épargnée. Son frère l’a poignardée à plusieurs endroits, au ventre et aux membres avant de quitter tranquillement la maison, la laissant pour morte.
C’est d’ailleurs la sœur qui, au prix d’un effort surhumain, a pu ramper jusqu’à la porte d’entrée, passer sa tête à travers et appeler aux secours, usant de tout ce qui lui restait comme forces. Certains voisins ont accouru et une fois à l’intérieur, ils sont tombés sur la scène monstrueuse : une femme, la soixantaine, et un jeune homme, gisant dans leur sang. Ce dernier, dans un ultime sursaut, a désigné du doigt la terrasse de la maison. Là les attendait le spectacle tout aussi horrible des deux enfants gisant dans une mare de sang.
La police est arrivée un peu plus tard sur les lieux et n’a eu aucun mal à appréhender l’auteur du carnage et à saisir l’arme du crime qu’il portait encore sur lui. La sœur, encore en vie, a été transportée d’urgence à l’hôpital. Le journal rappelle, par ailleurs, le débat soulevé récemment par les crimes commis dans la ville par des drogués ou des malades mentaux. Il estime que ces derniers sont des «bombes à retardement» qui vivent librement dans la société.
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar a évoqué ce sujet dans son édition du week-end, mais avec quelques variantes. Le journal affirme ainsi que le jeune homme, qui venait de rentrer à la maison, a d’abord poignardé sa mère, puis son frère qui tentait de l’en empêcher, avant d’aller dans la chambre de sa sœur pour égorger ses deux enfants avant de la poignarder, elle aussi. Bref, quel que soit le déroulement des faits, il n’en reste pas moins que c’est un crime odieux. Le journal rapporte toutefois un nouveau détail. Citant des jeunes du quartier, il affirme que l’auteur de ce carnage a séjourné pendant quelque temps au Qatar où il a travaillé sur des chantiers de construction.
Mais, déçu, il est vite rentré au pays pour plonger définitivement dans l’univers de la drogue. Personne ne sait d’ailleurs pourquoi il est rentré. Cela dit, malgré son addiction, affirme de son côté Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du week-end, rien dans le comportement du jeune Ayoub, c’est son prénom, ne présageait qu’il allait commettre un tel crime. Il n’était, affirme le journal, ni violent ni particulièrement turbulent. Plus horrible encore, raconte le journal qui rapporte un déroulement différent des événements, le jeune homme a commis ce multiple crime froidement, sans précipitation.
Ce qui fait dire au quotidien Assabah, qui a également écrit sur le sujet dans son numéro des 27 et 28 janvier, citant des membres de sa famille, qu’à force de s’adonner à la drogue et après son retour du Golfe, il aurait été frappé d’une maladie mentale. Cependant, note le journal, le jeune homme, dont les rapports avec sa famille ont commencé à se dégrader au fil des jours, n’a jamais été présenté devant un psychiatre ni envisagé de se faire soigner dans un centre de désintoxication.