Les groupes djihadistes écumant la région sahélo-saharienne se sont empressés de publier des communiqués de soutien au chef de l'Etat islamique (EI) Abou Bakr el-Baghdadi. Le Nigérian Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, le fondateur du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (MUJAO) et l'Algérien Abdelmalek Droukdel, émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ont adressé des messages pour exprimer leur sympathie et leur soutien à Daach sans pour autant tomber dans le piège de l'allégeance qui les mettrait dans une mauvaise position par rapport à Al-Qaeda et son chef Ayman Al-Zawahiri. Ces groupes se reconnaissent, en effet et malgré leur propres divergences, dans le référentiel, le mode opératoire et la sauvagerie des crimes perpétrés par les terroristes de Daach avec qui ils ont beaucoup de similitudes, constatent des observateurs.
Prenons par exemple la secte Boko Haram, qui sévit au nord du Nigéria et qui est en train de devenir la copie africaine de la nébuleuse d'Abou Bakr Al-Baghdadi, même si son chef Abubakar Shekau vient de s'autoproclamer à son tour calife. Son mode opératoire, ses carnages et ses visées sont similaires à ceux de Daach. Les massacres commis par les terroristes de Daach à l'encontre des communautés chrétienne et yézidie en Irak et en Syrie n'ont d'égal que les violences commises à l'encontre des chrétiens et même des musulmans dans les Etats du nord du Nigeria où Boko Haram est implanté. Les attaques, les attentats à la bombe, les assassinats et les incendies ont fait des centaines de morts parmi la communauté chrétienne et détruit des dizaines d'églises.
A la violence des massacres s'ajoute l'horreur de l'étalage de l'indicible abomination qui caractérise les deux entités terroristes. La tendance exhibitionniste des combattants de Daach qui se prennent en photos avec des têtes coupées en trophées, des victimes crucifiées et horriblement mutilées, est à l'image des cadavres calcinés ou criblés de balles, oeuvre de Boko Haram. Le rapport aux femmes et aux enfants est quasiment le même : si les djihadistes de Daach affichent un engouement pour la luxure notamment à travers "zawaj al Mounakaha" qui n'exclut pas les filles mineures et qui peut durer le temps d'un rapport sexuel à la va vite, Boko Haram font pour leur part de la traite des blanches un devoir sacré. Des centaines de lycéennes, kidnappées en mai dernier et converties de force à l'Islam, ont été menacées d'être réduites à l'état d'esclaves.