Tanger: nouvelles révélations sur le drame de l’atelier de confection qui a coûté la vie à 28 personnes

Le360

Revue de presseKiosque360. L’enquête sur le drame de l’atelier de textile de Tanger a montré que le propriétaire de la villa l’avait bâtie sans permis de construire, ni plan architectural. Il disposait d’une autorisation délivrée par une commune rurale, sachant qu’il s’agit d’une zone inconstructible.

Le 01/06/2021 à 19h52

De nouvelles révélations montrent que la villa où s’est produit le drame de l’atelier de confection de Tanger avait été bâtie sans que son propriétaire n’ait eu en sa possession un permis de construire. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 2 juin, que le propriétaire avait obtenu, en 1996, l’autorisation d’une commune rurale sans disposer de plan architectural. Pis encore, cette construction fait partie d’un vieux lotissement qui se trouve sur une zone inconstructible traversée par un oued. Autant dire qu’il est interdit d’y habiter et encore moins d’y édifier une usine ou une villa disposant d’une cave. Mais le propriétaire, en connivence avec le directeur de la société, en a décidé autrement.

Profitant de la négligence ou de la complaisance des services concernés, le propriétaire a construit un sous-sol, un rez-de-chaussée et trois étages sans suivre les procédures juridiques nécessaires à l’obtention d’un permis de construire. Du coup, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Tanger le 8 février 2021 ont provoqué des crues torrentielles qui se sont dirigées vers cette zone avec une vitesse d’écoulement importante. Des crues qui ont submergé la cave où se trouve l’atelier en un temps record, faisant 28 morts parmi les ouvrières et les ouvriers.

Le quotidien Al Akhbar rapporte qu’il s’est avéré que les failles urbanistiques cumulées pendant des années étaient à l’origine de ce drame. Quant à la société de textile, son directeur aurait obtenu l’aval de la chambre du commerce et d’industrie, sans pour autant obtenir l’autorisation d’exploitation de la commune. Les services compétents ont refusé de la lui accorder faute de remplir les conditions nécessaires à l'exercice de cette activité. La chambre correctionnelle devrait statuer sur ce dossier au cours de cette semaine, deux mois après que le juge d’instruction a placé le directeur de la société en détention préventive dans la prison locale. Le mis en cause est poursuivi pour homicide involontaire, blessures par imprudence, contraventions relatives au code du travail et emploi de mineurs.

Par Hassan Benadad
Le 01/06/2021 à 19h52