Le procès relatif à l’affaire Jacques Bouthier vient d’être reporté à nouveau et, pour la première fois, les plaignantes et leur défense ont décidé de s’absenter. La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Tanger a repris mardi les audiences dans le cadre de cette affaire, mais tout de suite après, en raison, entre autres, de l’absence des intéressés, le juge a levé l’audience et annoncé le report du procès jusqu’à la fin du mois. C’est ce que rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 11 janvier.
Lors de cette brève audience, poursuit le quotidien, le tribunal n’a pas examiné, comme prévue, l’expertise médicale concernant la principale accusée dans cette affaire, en plus de Jacques Bouthier, pour décider ou non de sa poursuite en liberté provisoire.
Le quotidien rappelle d’ailleurs que la Cour a déjà décidé de mettre l’affaire en délibération. Mais à la dernière minute, la Cour a décidé de remettre le jugement à plus tard, en attendant le résultat de l’expertise médicale psychiatrique sur l’accusée principale. Expertise décidée suite à une requête déposée par sa défense.
Selon Al Akhbar, ces reports successifs ont eu un impact négatif sur les coaccusés qui sont actuellement en détention dans les prisons de Tanger et d’Asilah, et dont certains se trouveraient au bord de la dépression nerveuse.
D’ailleurs, la défense de ces derniers a déclaré, lors des précédentes audiences, qu’ils n’ont pas pu se présenter devant le tribunal en raison justement de la détérioration de leur état mental et psychique. Huit accusés, rappelle le quotidien, sont poursuivis dans cette affaire. Pendant ce temps, les autorités judiciaires marocaines attendent toujours le feu vert de leurs homologues françaises pour auditionner le principal accusé, Jacques Bouthier.
Rappelons que la chambre criminelle de Tanger a décidé de juger les huit personnes impliquées au Maroc dans l’affaire Jacques Bouthier qui a été arrêté et mis en examen à Paris pour «traite des êtres humains» et «viols sur mineures». Ce dernier a obtenu la liberté conditionnelle, en mars dernier, contre le paiement d’une caution fixée à 500.000 euros.
Au Maroc, poursuit le quotidien, six personnes avaient déposé plainte contre l’homme d’affaires. Les services de la police judiciaire ont entendu huit personnes citées dans ces plaintes et les ont déférées devant le Parquet, et le tribunal a décidé de leur mise en détention préventive.