La mer de Tanger, joyau touristique et écologique, est au cœur d’une polémique environnementale majeure. Un groupe parlementaire a saisi les autorités gouvernementales après avoir obtenu des preuves accablantes. L’entreprise chargée de la gestion du centre d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers aurait illégalement rejeté d’importantes quantités de lixiviat dans les eaux tangéroises.
«Ces opérations, réalisées sans autorisation légale ni évaluation technique ou écologique, violent les normes nationales et internationales, notamment près des plages fréquentées par les estivants», souligne Al Akhbar dans son édition du mercredi 21 mai.
Les députés dénoncent un double échec. Non seulement le projet de traitement des déchets, censé neutraliser ces effluents et réduire les émissions de gaz à effet de serre, n’a pas atteint ses objectifs, mais l’absence de station de traitement dédiée au lixiviat et l’échec du tri des déchets aggravent la crise.
«Des documents internes révèlent que des élus communaux avaient déjà exigé des clarifications sur l’inaction de la plateforme de traitement des déchets liquides dans la zone d’El Manzla. Pourtant, la commune continue d’allouer des millions de dirhams à la société gestionnaire, chargée de la propreté dans les secteurs d’Ain Mechlaoua et de Manzla», reapporte Al Akhbar.
La révélation de vidéos virales, montrant un camion-citerne déversant des résidus toxiques sur la plage de Merkala, a jeté de l’huile sur le feu. Malgré les demandes répétées d’explications, la mairie de Tanger persiste dans un silence troublant, rompant avec son habitude de communiquer sur les dossiers sensibles.
Les élus mettent en garde contre les conséquences désastreuses de ces pratiques : risques sanitaires pour les citoyens et les touristes, destruction de la biodiversité marine et atteinte durable à la réputation écologique de la région.








