La ville de Tanger serait-elle devenue une plaque tournante du trafic de psychotropes? Telle est la question soulevée par Al Ahdath Al Maghribia qui, dans son édition du lundi 9 avril, fait état d’une hausse de consommation de ces drogues parmi les jeunes de la ville et de la saisie, dernièrement, d’importantes quantités de psychotropes, aussi bien au niveau de la gare routière qu’au niveau des postes-frontières.
En effet, note le journal, la police a pu saisir, début avril, plus de 241.300 comprimés d’ecstasy au port de Tanger-Med grâce, notamment, à la précieuse collaboration de la DGST. L’opération s’est soldée par l’arrestation de deux individus, une femme et un homme. La drogue, en provenance d’Europe, était dissimulée dans les pneus de leur véhicule.Une opération similaire menée, en décembre, au niveau du même poste frontalier, a conduit à la saisie de plus de 16.000 psychotropes.
Ces deux opérations laissent supposer un éventuel changement d’itinéraire des trafiquants, estime le journal qui rappelle que cette drogue avait principalement été introduite, par le passé, à travers les frontières Est du pays et les deux présides de Sebta et Melilia.
Par ailleurs, le journal note un changement dans la consommation à Tanger où les jeunes, notamment, s’adonnent désormais aux psychotropes. Ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les autorités de la ville qui se livrent, aujourd'hui, à une guerre contre les dealers locaux. Ainsi, durant la dernière semaine du mois de mars, elles ont mis la main sur un dealer détenant plus de 7.000 comprimés d’ecstasy et de «Rivotril», ainsi que 500g de cocaïne.
En outre, précise Al Ahdath Al Maghribia, la gare routière de la ville, où de petits trafiquants se donnent rendez-vous pour faire affaire, est devenue une plaque tournante du trafic de psychotropes. Depuis le début de l’année, la police a ainsi pu y effectuer un nombre important de saisies de plus de 9.000 comprimés de différentes natures.
Le succès de ces psychotropes chez les consommateurs est essentiellement dû, estime le journal, au prix relativement bas, le comprimé coûtant 5 dirhams en moyenne. Mais c'est surtout la facilité d’accès à ces comprimés qui encourage les consommateurs, un réseau de dealers se déplaçant à moto pour couvrir tous les quartiers de la ville. Au point que même les consommateurs de drogues dures se sont convertis aux psychotropes.