Le manque de pluies qu’ont connu plusieurs villes du Royaume, dont Casablanca, pourraient donner lieu à un problème d’approvisionnement en eau potable. Ainsi, pour réduire le risque d’une éventuelle pénurie, le conseil de la ville a décidé d’adopter un ensemble de mesures.
Contacté par Le360, Ahmed Afilal, adjoint au maire de la capitale économique, chargé de la propreté, a confirmé que le conseil de la ville est en train de mettre en place des solutions pour rationaliser l'utilisation de l’eau.
En premier lieu, la problématique de l’arrosage des espaces verts par des eaux potables est à régler. «Il a été décidé de la construction de cinq stations de traitement des eaux usées pour servir à l’arrosage des espaces verts de la ville, dont le coût total s’élève à 189 millions de dirhams», précise l’adjoint au maire de la ville, notant que «l’irrigation des espaces verts de Casablanca coûte annuellement au conseil de la ville 149 millions de dirhams de la part de la société délégataire de l’eau et de l’électricité».
En effet, l’objectif de ce projet d’édification de ces cinq stations de traitement des eaux usées, de stockage et de distribution des eaux grises, est de préserver les ressources hydriques et utiliser ces eaux usées domestiques faiblement polluées pour l’arrosage des espaces verts et des golfs au niveau des communes de Casablanca et Mohammedia. Ce programme, dont l'appel d'offres a été lancé par la société de développement Casa Baïa, «doit être livré en mi-2023, au lieu de 2024, du fait de l'urgence de la situation hydrique dans la ville», a fait savoir Ahmed Afilal.
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«Des consignes ont également été données aux responsables de la gestion déléguée du secteur de la propreté, interdisant le lavage des voies et places publiques à partir des eaux conventionnelles (eau potable, eau de surface et eau souterraine)», ajoute l'adjoint au maire.
Et ce n’est pas tout. Pour éviter un problème de manque en eau potable pendant l'été 2022, le conseil de la ville compte exploiter les sept sources naturelles d’eau potable découvertes il y a bien longtemps dans quatre zones de Casablanca. «Ces sources d’eau se trouvent au niveau de Aïn Sebaâ, Aïn Chock, Sidi Othmane et Ben M’Sick. A cause des travaux entamés dans ces quatre zones de la ville, l’eau de ces sources, désormais enterrées, passe aux égouts pour être versée dans la mer. Aujourd’hui, la commune a décidé de déterrer ces sources naturelles et de faire usage de leur eau qui est plus potable que celle que nous consommons», rapporte notre intervenant.
Parmi les mesures prises, figure également la construction d’un barrage de taille moyenne dans les alentours de la métropole économique pour répondre aux besoins urgents de la région sud de Casablanca, en plus d’une station de dessalement de l’eau de mer dotée d’une capacité de 200 millions de m3 par an, et extensible à 300 millions de m3 par an.
«Nous avons tenu une réunion avec Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, afin de lui demander de faire adhérer la ville de Casablanca au projet de construction des barrages intercollinaires, pour justement la doter d'un barrage de taille moyenne qui viendra en aide à la population de la région sud», rapporte Ahmed Afilal
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Et d'ajouter: «nous avons également demandé la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer à Casablanca, qui sera relancée de la part de l’établissement de coopération intercommunal (ECI) lors d’une réunion ultérieure en présence du ministre et de la maire de Casablanca, Nabila Rmili».
Pour rappel, le ministre de l’Equipement et de l’Eau, avait alerté de la situation critique dans la région sud de la Casablanca, lors d’une rencontre organisée, le jeudi 3 mars 2022 à Rabat, par le Club de la presse, en partenariat avec l’Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), sous le thème générique de «L’enjeu de l’eau au Maroc».
Il faut dire que le barrage Al Massira, situé dans le bassin de l’Oum Er Rbia, principal pourvoyeur en eau de la partie sud de la capitale économique, affiche un taux de remplissage de 7% seulement, ce qui entraîne de sérieuses craintes quant à la continuité d'un approvisionnement régulier en eau potable.
Quant à la station de dessalement de l’eau de mer dans la région du Grand Casablanca, Nizar Baraka avait souligné l’importance de celle-ci afin d'une part de sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la zone atlantique entre El Jadida et Casablanca, et d’autre part, de soulager la pression sur les ressources en eau du bassin de l’Oum Er-Rbia.