Cette brillante élève, qui a obtenu la note de 18 sur 20 lors de la première session, affiche une détermination à toute épreuve avec un sourire lumineux et un regard sûr qui traduisent l'espoir en un lendemain meilleur.
Pour qu'elle ne rate pas cette année d'étude, l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de Rabat-Salé-Kénitra en coordination avec l’hôpital d’enfant relevant du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina de Rabat, a mobilisé tous les moyens nécessaires pour assurer le déroulement de l'examen (15-17 juin) dans les meilleures conditions.
La patiente a été assistée par une accompagnante qui écrit à sa place, à cause de la paralysie provoquée par cette maladie, en présence d’un observateur et de la directrice du centre d’examen. L'opération se déroulait dans une salle au sein de l’hôpital qui s’est transformé en un centre d’examen, où l'ouverture des enveloppes des sujets d'examen se fait sous surveillance et le temps de l'épreuve est respecté, juste comme à l'établissement scolaire.
Ibtissam, qui dicte les réponses avec aisance, a déclaré à la MAP que la maladie ne l’a pas empêché de réviser ses cours et leçons à l’hôpital grâce au soutien de sa famille, des professeurs, du directeur de son collège et de l’ensemble du staff médical.
Issue d’un milieu social modeste, cette fille courageuse qui poursuit ses études au collège Mensour Dahbi à Salé ambitionne de continuer ses études secondaires en sciences mathématiques baccalauréat international, pour intégrer une grande école d’ingénierie civile.
Toujours présente à ses côtés, la mère d'Ibtissam, Habiba El Alami, a relevé que sa fille souffrait avant 3 jours de son hospitalisation d'une sensation de décharge électrique au niveau de ses jambes dont elle n'a pas mesuré l'ampleur dévastatrice. " Je suis encore sous le choc, je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe à ma petite fille", dit-elle les larmes aux yeux.
Interrogée sur le cas d’Ibtissam, la chef de service de pédiatrie à l’hôpital d’enfant de Rabat et professeure à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Kriouile Yamna, a expliqué que cette fille était dans un état normal jusqu'à il y a deux semaines, date de son hospitalisation en raison des céphalées intenses et d’une fatigabilité musculaire.
"A l’examen nous avons trouvé qu’elle souffrait d’une fatigabilité musculaire qui a affecté son système nerveux, mais heureusement sans porter atteinte à ses capacités intellectuelles", a-t-elle relevé, notant qu'il s'agit d'une maladie auto-immune chronique, qui touche un cas sur 1500, et qui est plus fréquente chez les filles à l’âge de la puberté entre 10 ans et 15 ans.
Le traitement de cette maladie est un peu long et vu son état défaillant il a été hors de question qu'elle passe l’examen en dehors de l’hôpital ce qui pourrait mettre en péril sa vie, a confié Mme Kriouile, qui ne cache pas son admiration à cette de fille à forte personnalité, qui a donné une superbe leçon de persévérance.
La réussite de cette opération a été le fruit d'une coordination entre l’hôpital et l'AREF de Rabat-Salé-Kénitra qui n'ont ménagé aucun effort au service de cette jeune patiente.
Sur cette question le professeur Said Ettair, médecin chef de l’hôpital d’enfant de Rabat, a souligné que l’hôpital d’enfant a toujours accompagné les enfants hospitalisés dans leur apprentissage, en particulier les enfants dont l’état de santé nécessite une hospitalisation prolongée à cause d’une maladie chronique ou une maladie qui nécessite des traitements itératifs, ajoutant qu’en période d'examens l'hôpital met à la disposition de ces enfants tous les moyens, afin qu'ils puissent passer leur évaluation de fin d’année dans les meilleures conditions.
De son côté le directeur de l'AREF de Rabat-Salé-Kénitra, Mohamed Aderdour, a indiqué que le ministère de l’Education nationale assure aux élèves en situation particulière, c'est à dire hospitalisés ou détenus dans des établissements pénitentiaires, le droit à passer leurs examens en coordination avec le ministère de la Santé et la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR).