La chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Settat vient de prononcer son jugement dans une affaire qui lui a été soumise il y a un an. En effet, pour les besoins des expertises scientifiques et des confrontations entre les différents protagonistes (le père, son épouse et leur fille mineure), ce procès a connu bon nombre de renvois.Selon le quotidien Assabah, dans son édition du 20 janvier, l'affaire en question concerne une jeune fille mineure qui a déclaré devant les juges, sur la foi d’un enregistrement audio et suite à une plainte déposée par sa mère, que son père l’avait utilisée comme proxénète. Et, pour chaque fille qu’elle rabattait et ramenait à la maison pour lui permettre d'assouvir ses besoins sexuels, il la payait 50 DH.
De plus, un jour, alors qu’elle dormait, le père indigne a profité de l’absence de son épouse pour s'introduire dans la chambre de sa fille et lui faire subir des attouchements suivis de violences et d'intimidations, pour s'assurer de son silence. Mais la jeune fille ne l’a pas entendu de cette oreille et a tout confié à sa mère, lui remettant même une pièce à conviction, à savoir un enregistrement audio qu’elle avait réalisé à l’insu de son père et dans lequel il l’incitait ouvertement, en usant d'un langage particulièrement cru, au proxénétisme.
Dans leur plaidoyer, les avocats ont avancé l’idée d’un guet-apens tendu par l’épouse à son mari, arguant des profonds désaccords qui opposaient le couple. Mais c’était sans compter sur l’enregistrement qui a confondu le prévenu, puisque le Service des analyses audio et vidéo relevant de la gendarmerie royale, appelé à la rescousse par le juge d’instruction, a été formel: la correspondance entre la voix du père et celle de l’enregistrement audio est parfaite.
La Cour a finalement condamné l'accusé, qui a nié, jusqu'au bout, les chefs d'inculpation à son encontre, à cinq ans de prison ferme.