Les médias nationaux reviennent avec insistance sur la question de la pénurie de médicaments au niveau de certains hôpitaux et officines au Maroc, ce qui a fait réagir, ce jeudi 3 août, le ministère de la Santé qui a tenu à faire la nuance entre pénurie et rupture de stock de médicaments. Il dément, ainsi, la première accusation et reconnaît la seconde, ce qui fait dire au quotidien Al Ahdath Al Maghribia, daté du vendredi 4 août, que le département de Houcine Louardi «reconnaît enfin la pénurie de certains médicaments dans les hôpitaux et pharmacies».
Dans son communiqué, le ministère de la Santé précise que les médicaments en rupture de stock sont la Vancomycine et l'Amikacine, deux vaccins antibiotiques importés et utilisés uniquement dans les hôpitaux. Ces médicaments ont manqué à l’appel pendant 10 jours. Al Ahdath s’insurge et dénonce le fait que ces médicaments importés sont monopolisés par un laboratoire pharmaceutique, ce qui met en danger la santé de millions de Marocains.
Tout en reconnaissant le côté négatif du monopole de l’importation des médicaments en question, le communiqué du ministère de tutelle affirme que la rupture des stocks de certains médicaments est courante, même dans les pays les plus développés du monde, à l'exemple de la France qui a récemment connu une rupture de stock de quelque 400 médicaments. Et d'ajouter que le problème réside dans le fait que ces médicaments n’existent pas sous forme de génériques, ce qui aurait permis leur disponibilité en quantité suffisante et à des prix abordables.
Deux autres produits, en l’occurrence la Dopamine (un neurotransmetteur) et le phénobarbital (un barbiturique), étaient dernièrement introuvables, pour les mêmes raisons avancées par le ministère: monopole d’importation et médicament existant sous la seule forme de princeps.
Il faut rappeler que les laboratoires pharmaceutiques, au Maroc, sont contraints par la loi, notamment par le décret 02.263 du 12 juin 2002, de conserver un stock de sécurité en médicaments pour faire face aux éventuelles pénuries sur le marché national et international. Ce qu’ils n’ont pas fait en l'occurrence. Le ministère de la Santé est donc appelé à sévir, d'autant que les médicaments concernés sont utilisés dans les traitements des maladies infantiles et contre certains cancers.