Plusieurs projets hospitaliers universitaires accusent des retards énormes alors qu’il leur a été alloué un budget global de 8 milliards de dirhams. Il s’agit notamment des CHU de Tanger et d’Agadir, dont les travaux avancent à un rythme très lent, tandis que la construction de celui de Rabat n’a même pas été entamée.
Ces données ont été révélées par la députée de l’USFP, Ibtissam Maras, au cours de la discussion du budget de la santé. Lors de son intervention, la députée socialiste a déclaré que c’est le Conseil de coopération du Golf qui avait fait don de ces 8 milliards de dirhams. Mais, a-t-elle ajouté en s'interrogeant sur les véritables raisons de ce «laisser-aller », jusqu’à présent, seule la somme de 1,2 milliard a été dépensée dans ce projet. C’est d’autant plus aberrant, enchaîne-t-elle, que le citoyen marocain attend avec impatience que l’Etat améliore l’accès aux soins. La députée a, en outre, relevé le dysfonctionnement que connaît le programme de réhabilitation des infrastructures auquel a été alloué un budget d’un milliard de dirhams à partir de 2016.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 14 novembre, que la députée socialiste a aussi évoqué les dysfonctionnements que connaît le secteur des médicaments. Elle a ainsi affirmé que l’Etat avait consacré près de 2 milliards de dirhams annuels pour l’achat des médicaments et des fournitures médicales à travers le fonds spécial de la pharmacie centrale. Mais elle constate que 20% de ces médicaments sont perdus dans la chaîne d’approvisionnement. Sans oublier, ajoute-t-elle, les retards pris entre la date de la signature du contrat d’achat et la livraison du médicament à l’hôpital, ce qui nuit gravement aux malades.
La députée s’est dite inquiète de ce qu’elle a qualifié d'«anarchie qui sévit dans le département des médicaments, malgré le départ de l’ancien responsable et la nomination d’un nouveau directeur». Du coup, Ibtissam Maras se pose des questions sur les suites données aux observations faites lors de la réunion de la commission chargée de la politique des médicaments dans notre pays, notamment en ce qui concerne les laboratoires «fantômes». Elle a ainsi demandé au ministre de la Santé d’effectuer des missions de contrôle et des visites systématiques dans tous les laboratoires, y compris ceux appartenant à l’Etat.
La députée a également évoqué l’insuffisance des ressources humaines dans ce secteur: «Le fait que le département de tutelle admette que 600 médecins sont réservés à des travaux administratifs constitue une provocation pour nous, quand on sait la carence que connaît notre pays dans ce domaine», a-t-elle affirmé.