Il ne ferait bon pour les usagers des hôpitaux publics du royaume de tomber malades, ces jours-ci. En effet, les syndicats de la santé ont lancé un mot d’ordre pour une grève qui devrait avoir lieu la semaine prochaine.
Assabah, dans son édition de ce jeudi 13 avril, rapporte que cet appel au débrayage des blouses blanches intervient suite à des grèves limitées et sit-in organisés les 6, 7 et 10 avril courant devant le siège du ministère de la Santé, «en guise d’avertissement», disent les initiateurs.
Rahal El Housseini, adjoint du secrétaire national de la Fédération nationale de la santé affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), cité par Assabah, affirme que ce mouvement vise à mettre fin à un jeu trouble du ministère de la Santé vis-à-vis d’une importante catégorie du personnel soignant. En effet, certains infirmiers se sont vu refuser l’équivalence de leurs anciens diplômes avec les nouveaux, ce qui les empêche de profiter d’un avancement au niveau des échelles supérieures de la fonction publique. Ils sont ainsi exclus du nouveau système de la formation continue LMD (licence, master, doctorat).
Ils seraient 15.000 professionnels de la santé dans cette situation. Or, le ministère de la Santé a toujours affirmé que ce blocage ne le concernait pas, mais relevait de deux autres ministères, à savoir celui de l’Enseignement supérieur et celui de la Fonction publique.
Or, d’après Assabah, le ministère de l’Enseignement supérieur a renvoyé la patate chaude à El Houcine Louardi, qui vient de rempiler dans le nouveau gouvernement, à la tête du ministère de la Santé. L’Enseignement supérieur affirme en effet qu’il n’a jamais refusé l’équivalence des diplômes précités (niveau licence) pour les fonctionnaires de la santé, mais que c’est leur département de tutelle qui ne veut rien entendre sur ce dossier et fait endosser la responsabilité à d’autres ministères.
Pour le syndicaliste précité, cette situation de blocage s’est répercutée négativement sur des milliers d’infirmières et infirmiers qui, malgré leur ancienneté et leur formation professionnelle, voient leur carrière stagner indéfiniment. En effet, cette catégorie, faute de reconnaissance de ses diplômes, ne pourra jamais accéder aux echelles 10 et 11 de la fonction publique.