C'est Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants, qui est monté au créneau pour répondre à Samira Sitaïl, directrice de l'information de 2M, suite à sa sortie, sur les colonnes d'Akhbar Al Yaoum, contre Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement et SG du PJD, qui l'a prise à partie lors d'un meeting de son parti le week-end dernier. Akhbar Al Yaoum indique, dans son édition de ce mercredi 28 mai, que Bouanou a été très hostile envers Sitaïl, lors de la réunion de son groupe, tenue mardi matin, au Parlement. Le leader PJDiste s'est dit étonné par les sorties médiatiques à caractère politique de Sitaïl. Selon lui, 2M est une chaîne publique et son capital est constitué de fonds appartenant à l'Etat. Parti de ce constat, Bouanou a estimé que Samira Sitaïl est une fonctionnaire d'un service financé par l'Etat et donc n'a pas le droit de répondre au chef du gouvernement en exprimant ses positions politiques.
Tir groupé du PJD sur Sitaïl
Et loin de la politique, Bouanou a déclaré, à en croire le quotidien Al Khabar, que Samira Sitaïl est accro aux fortifiants ("produits dopants" pour rester fidèle à ses propos). Pour émettre ce jugement, le journal affirme qu'il s'est basé sur une photo de la numéro 2 de 2M sur laquelle apparaissait deux tubes de compléments vitaminiques prescrits en cas de surmenage ou de stress. Le président du groupe parlementaire du PJD a souligné, d'après Al Khabar, que son parti ne compte pas passer sous silence les dernières déclarations de Sitaïl.
Toujours en relation avec les rapports tendus du PJD et les chaines nationales, Annass révèle que plusieurs personnalités progressistes ont exprimé leur indignation face à la volonté de censurer le produit télévisuel en imposant des normes morales aux médias publics. Cette réaction a été dictée par la dernière sortie du ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, qui a déclaré devant la Chambre des conseillers que les programmes diffusés par certaines chaines publiques sont une "abomination" et qu'il "n'était pas prêt d'en assumer la responsabilité devant Dieu le jour du jugement dernier". "Un fonctionnaire, qui n'est pas élu, n'a pas le droit de décider des valeurs morales des Marocains", a-t-il ajouté. Sur les colonnes d'Al Akhbar, Mohamed El Yazghi, leader à l'USFP et ancien ministre, a dénoncé l'attitude de Benkirane qui, selon lui, souhaite "transformer 2M en une copie de la chaîne de Khadafi". Une chose est sûre: Les hostilités ont repris de plus belle entre le PJD et Samira Sitaïl et pas un signe de trêve ne se profile à l'horizon.