La récente saisie d’une tonne de cocaïne a permis au BCIJ d’arrêter une vingtaine d’individus appartenant à un réseau international de trafic de stupéfiants où figurent trois Colombiens et deux Espagnols. L’opération d’acheminement de cette grande quantité de drogue par la mer était couverte par des personnalités influentes et occupant des postes de responsabilité en Colombie et en Espagne.
Au cours de cette opération, le BCIJ a procédé à la saisie de plusieurs bateaux pneumatiques équipés de moyens de communication sophistiqués. Parmi le matériel saisi, on trouve des bonbonnes d’oxygène, des portables codés, un jet ski, des 4x4, des quads, ainsi que divers véhicules dont un camion. Les investigations ont révélé la structure tentaculaire du réseau de trafic des stupéfiants, composé de plusieurs groupes. Une cellule composée de barons locaux dirigée par un Hispano-marocain est chargée de la réception et du guidage de la cargaison. Un deuxième groupe, composé de trafiquants de drogue en Colombie, est chargé de coordonner avec des complices s’activant entre la capitale Madrid et la Costa del Sol. Leur mission étant de recevoir la livraison en Espagne pour l’écouler sur les marchés de l’Europe.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 14 décembre, que ceux qui étaient chargés de recevoir la cargaison au Maroc étaient de grands trafiquant de stupéfiants sur le plan local. Ils ont une grande expérience (30 ans) en la matière, de par les multiples opérations de transport de Chira du Maroc vers l’Espagne. Ils utilisent des bateaux qui s’activent entre la méditerranée et l’océan atlantique, en coordination avec d’autres trafiquants qui se déplacent entre Tanger et les provinces du sud du Maroc.
Le plan de l’opération, qui a échoué grâce à l’intervention du BCIJ, a été concocté par le Colombien et l’Hispano-marocain. La cargaison devait être livrée à Dakhla, avant d'être acheminée vers le nord du Maroc et dirigée vers l’Espagne où elle devait être réceptionnée par l’autre Colombien. Ce dernier a chargé son compatriote de vérifier la bonne foi de l’Hispano-marocain en effectuant plusieurs visites dans les provinces du sud. Il voulait s’assurer personnellement de l’absence de tout contrôle des plages situées entre Tan Tan et Dakhla, afin de tracer un nouvel itinéraire du transfert de la cocaïne de la Colombie vers le Maroc.
Le troisième colombien a utilisé un petit avion pour s’introduire au Maroc en compagnie de son compatriote, qui a rejoint les provinces du sud. Il comptait explorer la région de Boujdour dans la perspective de l’utiliser comme zone d’atterrissage des petits avions chargés de cocaïne. Les investigations de la police ont permis de découvrir que les deux Espagnols arrêtés, ainsi que le Colombien, avaient été recrutés par l’Hispano-marocain. Ils devaient récupérer la cocaïne à Dakhla, mais leur plan a échoué quand l’un des bateaux pneumatiques est tombé en panne au large de la ville.