L’Association marocaine de solidarité sahraouie en Europe (AMSSE) a profité de la tenue de la réunion du Conseil d'association UE-Algérie, ce lundi 13 mars, à Bruxelles, pour interpeller, Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), pour que «l’Algérie s’engage de manière constructive dans le processus onusien visant la résolution du conflit du Sahara».
«Cette rencontre nous semble être une occasion idoine pour intégrer dans vos discussions avec les responsables algériens les préoccupations de notre association qui ne cesse d’appeler la communauté internationale à agir de manière positive et constructive pour trouver une solution politique et durable au différend régional autour du Sahara qui menace la sécurité et la stabilité de l’Afrique et de l’Europe», indique l’association, dans une lettre adressée à Federica Mogherini.
L’AMSSE fait observer que «l’Algérie est un acteur à part entière de cette affaire» et qu'en ce sens Alger «cautionne les actions des dirigeants du Polisario qui œuvrent sans relâche pour le maintien du statu quo prenant ainsi en otage la population vivant depuis plusieurs décennies dans les camps de Tindouf dans une situation déplorable, privée de ses droits les plus élémentaires».
«Aujourd’hui, l’Algérie a fait le choix d’adhérer à la Politique européenne de voisinage (PEV) qui prône la paix, la stabilité, la prospérité partagée dans la région euro-méditerranéenne et dont l’un des piliers fondamentaux est le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, un principe que ce pays ne semble malheureusement pas intégrer dans sa pratique avec le peuple algérien, et encore moins lorsqu’il s’agit de le mettre en œuvre aux camps de Tindouf», écrit l’association.
Dans sa lettre l’AMSSE fait appel au «sens de la justice» de la chef de la diplomatie de l’UE pour «interpeller les responsables algériens dans le cadre de votre dialogue politique» sur l’impératif pour Alger de «faciliter l’identification, le recensement et l’enregistrement de la population sahraouie vivant à Tindouf, qui sont des préalables nécessaires à l’exercice du mandat du HCR de protection des réfugiés et la fourniture de l’aide humanitaire indispensable».
Elle déplore à ce propos que «la communauté internationale n’ait cessé d’appeler l’Algérie à assumer pleinement sa responsabilité en la matière, sans succès».
«L’Algérie, qui a des obligations légales politiques et morales à l’égard des populations des camps de Tindouf», ajoute l’AMSSE, «doit permettre aux organisations internationales d’accéder aux camps pour s’enquérir de la situation humanitaire sur place», relevant que «nombreux sont les ONG, les observateurs internationaux et les autres acteurs non étatiques à qui ce pays refuse la visite des camps».
Elle rappelle que «plus récemment le REMDH s’est vu interdire pour la troisième fois de visiter l’Algérie».
L’association invite aussi Federica Mogherini à demander à l’Algérie de «s’engager de manière constructive dans le processus onusien visant la résolution de ce conflit de longue date, qui prend en otage la construction maghrébine et constitue un risque pour la sécurité et la stabilité de la région sahélo-saharienne».