L'anarchie sans précédent qui règne, depuis quelque temps, au sein du Centre hospitalier provincial Mohammed V de Safi, a fait l'objet d'un bandeau en grosses lettres en Une de l'édition du 3 février du quotidien Al Akhbar. Sous le titre "Des femmes enceintes et des mères qui allaitent dorment sur du carton avec des chats, à l'hôpital de Safi", le journal dénombre une kyrielle de dysfonctionnements qui rendent ce centre pourtant provincial incapable de fournir un service digne de ce nom aux citoyens.
Al Akhbar, qui a effectué une visite dans cet établissement, a ainsi rencontré des femmes enceintes, ou qui viennent juste d'accoucher, obligées de s'entasser à 7 dans une chambre conçue pour trois. Les moins chanceuses sont obligées de dormir à même le sol en utilisant des matelas de fortune, soit du carton ou des couvertures sur lesquelles elles s'allongent à côté de leurs nourrissons et... des chats!
Al Akhbar a comparé ce CHP à un "souk rural", tant la pagaille y est effarante. Pourtant, ce centre est destiné à assurer une offre sanitaire, non seulement aux habitants de la ville, mais aussi à toute la province de Safi de Youssoufia. Al Akhbar affirme que l'état de cet hôpital contredit formellement les slogans du gouvernement et les déclarations du ministre de tutelle, El Houcine Louardi. Ce dernier s’était d'ailleurs déjà rendu sur les lieux.
Le quotidien révèle également que le service de radiologie ne dispose plus d'appareils en état de marche et que les ascenseurs sont hors-service. Quant au service de réanimation censé traiter les cas délicats, il souffre d’une forte affluence et de fuites d'eaux pluviales.
Al Akhbar déplore aussi le fait que ce centre n'ait pas fait l'objet d'attention de la part des gouvernements qui se sont succédés depuis l'indépendance. Pour le journal, le verdict est sans appel: le CHP Mohammed V n’est pas en mesure de remplir sa mission et encore moins de faire face à la demande de la population de la province.
Le CHP Mohammed V de Safi ne remplit pas les conditions de salubrité censées être assurées au niveau d'un établissement qui doit soigner des citoyens et non pas mettre leurs jours en danger.
