En réaction à la recrudescence, ces derniers mois, des agressions par armes à feu dans la région du Rif, les autorités sécuritaires du Nord se sont mobilisées pour contrôler les permis de port d'armes obtenus par des familles, des chasseurs et des agriculteurs de la région.Selon Al Massae, dans sa livraison de ce vendredi 5 décembre, les services régionaux de la Gendarmerie Royale de la province de Chefchaouen ont fait un inventaire des citoyens détenteurs de permis de port d'armes à feu. Dans le cadre de cette opération, ajoute le quotidien, les gendarmes ont retiré plusieurs permis et saisi des armes à feu, à savoir des fusils de chasse utilisés par certains agriculteurs et des amateurs de chasse sportive. Une initiative qui a requis une enquête au sujet de certains cultivateurs de kif susceptibles d'obtenir des permis de port d'armes risquant d'être utilisées à des fins illicites ou criminelles, explique Al Massae.
La guerre de l'eauLa mobilisation des autorités, d'après le journal, fait suite à la multiplication des agressions sanglantes dans lesquelles des armes à feu (généralement des fusils de chasse) ont été utilisées. La crainte vient du fait que ces armes peuvent servir à des réglements de compte entre agriculteurs, notamment pour l'eau. Il fallait donc vérifier les justificatifs et les cautions présentés aux autorités par les citoyens désireux d'obtenir des permis de port d'armes, ajoute le quotidien. Cette campagne de contrôle est toujours en cours dans la région et devrait s'étendre à toutes les communes rurales réputées pour abriter des cultures de chanvre indien et connues pour avoir vécu des conflits transformés en carnages à cause de ces armes. Cela a été le cas lors d'un conflit sanglant qui a eu lieu en mai dernier, entre deux familles, à cause de l'eau. La culture de cannabis étant parmi celles qui nécessitent de grandes quantités d'eau, il n'est en effet pas rare que des familles s'affrontent pour l'irrigation de leurs plantations.