Lors de la réunion de crise tenue dimanche dernier à la wilaya de Tanger, Abdelillah Benkirane a accusé des «parties invisibles d’avoir chauffé à blanc les habitants de la ville afin de les pousser à manifester contre la société française Amendis». Selon “Assabah” qui rapporte l’information dans son édition du 3 novembre, le Chef du gouvernement a appelé les habitants et les élus à ne pas se laisser manipuler par ces parties.
Le patron de l’Exécutif n’est pas allé avec le dos de la cuillère en fustigeant les manifestants qui poursuivent leur mouvement en dépit de l’intervention du gouvernement. «Ceux qui continuent à manifester contre la société délégataire ne savent pas qu’ils créent la zizanie et menacent la paix sociale dans cette ville. Nous ne pouvons pas accepter cette situation d’instabilité», affirme-t-il.
Benkirane, épaulé par le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad et le Wali de la Région Mohamed Yakoubi, a indiqué que le roi suit en personne le dossier des manifestations contre la cherté des factures de l’eau et de l’électricité. D’ailleurs, révèle-t-il, c’est Mohammed VI qui a dépêché le Chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur pour mettre un terme aux dysfonctionnements dont souffre la société française et trouver une solution globale à ce problème.
Les élus et parlementaires de la ville n’ont pas échappé non plus aux foudres de Benkirane. Selon lui, ils n’ont pas joué leur rôle pour tenter de calmer la colère des habitants. Pire encore, les responsables locaux n’auraient pas accompli leur mission d’écoute et de communication avec les manifestants en négligeant de les informer sur les mesures prises par le gouvernement pour résoudre le problème. Néanmoins, Benkirane a reconnu que la société a commis des erreurs qu’elle s'empresse de corriger afin de garantir des services de qualité aux habitants.
Par ailleurs, Benkirane a balayé d’un revers de main l’option de résiliation du contrat avec Amendis qui se poursuivra jusqu’à 2025, et ce en raison de plusieurs complications juridiques et financières. Une telle décision serait mal perçue par les investisseurs étrangers, a-t-il ajouté.
Mohamed Hassad, quant à lui, a présenté les mesures d’urgence qui seront mises en œuvre à partir de la semaine prochaine: révision des factures faisant l’objet d’un litige depuis juillet 2015, ouverture de guichets de réclamation dans toutes les agences, nouveaux compteurs pour les personnes à faibles revenus… Des mesures qui devraient mettre un terme à cette crise sans précédent dans la ville du Détroit.