Le dialogue sur la réforme de la justice mené par le ministre de la Justice Mustapha Ramid "ne peut donner des résultats positifs tant que ce dernier s'obstine à imposer ses points de vue", a déclaré, jeudi, la présidente du Collectif pour la défense de l'indépendance du pouvoir judiciaire, Jamila Sayouri, lors d'une conférence de presse organisée à Rabat. "Nous n'avons pas des garanties suffisantes au sujet de plusieurs questions notamment l'organisation d'élections transparentes pour élire le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, les critères retenus dans l'élection des membres de la présidence, l'indépendance des juges, et la parité chez les magistrats", a déclaré Maître Jamila Sayouri. Et d'ajouter: "C'est pourtant une réforme de l'Etat marocain, pas une réforme de Ramid. Cette refonte doit prendre en compte nos doléances".
Pour le Collectif pour la défense de l'indépendance du pouvoir judiciaire, le projet de réforme de la justice ne donne pas de garanties suffisantes quant à l'exercice de la profession de magistrat en toute indépendance. Le collectif regrette "les pressions" qu'aurait reçues l'Amicale Hassania des magistrats (proche du ministère) pour diminuer ses activités au sein du collectif dont il est membre.
Un mémorandum sera, une nouvelle fois, adressé à Mutapha Ramid par ce collectif qui regroupe les ONG Adala (justice) que dirige Jamila Sayouri, le Club des magistrats et l'Observatoire de la justice au Maroc. Le collectif a décidé en outre de renforcer sa mobilisation auprès des députés et du Parlement pour faire accepter ses propositions et ses amendements et ce dans le but "d'assurer une efficacité de la réforme de la justice".