C’est une grande surprise que celle à laquelle ont eu droit les enquêteurs impliquées dans l’affaire du baron de la drogue interpellé au Maroc il y a deux semaines, «dans le cadre d’une opération à portée internationale», écrit Assabah de ces lundi 5 et mardi 6 novembre 2024, précisant qu’alors «qu’il était recherché sur la base de mandats nationaux et internationaux, l’individu était parvenu à entrer et sortir du Royaume pas moins de seize fois, sans se faire remarquer».
Le quotidien rappelle «que ce baron était recherché depuis son évasion d’une prison espagnole, il y a huit ans».
Durant sa cavale, il parvenait à transiter facilement par les postes-frontières marocains, ce qui laisse les enquêteurs envisager la possibilité que ce trafiquant était «muni d’un faux passeport qui lui permettait de garder sa vraie identité secrète», indique Assabah, qui explique que, «pour confirmer cette hypothèse, [les enquêteurs] doivent faire face au mutisme du principal intéressé, qui refuse toujours de divulguer les conditions grâce auxquelles il parvenait à circuler en toute tranquillité».
Incarcéré sur décision du juge d’instruction près le tribunal de premier instance de Kénitra, l’individu, relaie le quotidien, «a également refusé de livrer aux enquêteurs des personnes qui l’assistaient dans ses déplacements, que ce soit au Maroc ou dans les pays européens dans lesquels il voyageait durant ces huit années de cavale».
Autres questions auxquelles il refuse toujours de répondre: «celles concernant la possibilité qu’il a eu recours à des bateaux marocains pour transporter avec lui de la drogue vers différentes destinations», écrit Assabah.
En attendant d’en savoir plus sur toutes ces hypothèses privilégiées par les enquêteurs, le quotidien rappelle que «ce baron de drogue a été interpellé par les services de la gendarmerie à Kénitra, alors qu’il était considéré comme l’un des trafiquants recherchés les plus dangereux», et précise qu’«après son évasion d’une prison espagnole, il avait regagné dans un premier temps l’Italie, avant de profiter de l’opération de son extradition pour revenir au Maroc et disparaître des radars».
Malgré sa discrétion pendant de longues années, il est tout de même soupçonné d’avoir dirigé son trafic depuis le Royaume, tout en étant impliqué dans des affaires de vols et de braquage, indique Assabah, qui affirme qu’«au regard de la dangerosité de l’individu, les services de la gendarmerie ont constitué une équipe parmi ses meilleurs éléments pour organiser l’opération de son interpellation, qui a eu lieu dans un village de la commune de Ben Mansour».
«Son réseau a été infiltré par deux agents qui se sont fait passer pour des éléments des Forces armées royales en charge de la surveillance des frontières maritimes, et lui ont proposé leur aide pour faciliter des opérations de trafic de drogue», écrit le quotidien.
Après avoir gagné la confiance de ce trafiquant de drogue, explique Assabah, «une rencontre a été organisée en présentiel afin de le faire tomber dans les filets de la gendarmerie»; et «l’opération n’a pas été de tout repos, puisque le baron et ses complices ont fait preuve de violence et d’une forte résistance».
Cependant, conclut le quotidien, «il a tout de même pu être arrêté et soumis à une enquête minutieuse, qui n’a certainement pas encore révélé tous ses secrets».