C'est une polémique qui alimente les réseaux sociaux depuis quelques jours. Aujourd'hui, ce sont les conseillers de la Fédération de la gauche démocratique (FDG) siégeant au Conseil de la ville de Rabat qui en révèlent les contours. Les soupçons de pollution de l'Oued Bouregreg retiennent, en effet, l'attention des Rbatis depuis cette semaine, et il semblerait que ce soit la décharge de d'Oum Azza à Akrach qui en soit responsable.
Dans son édition du lundi 15 mars, Al Ahdath Al Maghribia écrit que les conseillers du FDG ont rapidement réagi après la détection des signes de pollution du Bouregreg, en diffusant un communiqué qui en explique la cause et, surtout, qui rappelle qu'ils avaient déjà tiré l'alarme en 2019 au sujet de ce risque de pollution. Dans celui-ci, ils pointent directement du doigt la décharge d'Oum Azza, qui génère du lixiviat responsable aujourd'hui de la pollution de l'Oued.
Cette décharge, ajoute la même source, est située à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale Rabat. Elle traite plus de 850.000 tonnes de déchets chaque année, émanant de 17 communes de Rabat, Salé et Témara. En 2019, les élus du FDG avaient déjà appelé à une solution pour traiter le lixiviat. Moins de deux ans plus tard, leurs craintes semblent malheureusement être devenues une réalité.
Dans leur communiqué, explique Al Ahdath Al Maghribia, les conseillers du FGD tiennent directement l'Établissement intercommunal Al Assima pour responsable de cette situation. Ils appellent même à une enquête judiciaire approfondie.
Pour sa part, un des vice-présidents du conseil de la ville, dirigé par le PJD, a rapidement réagi à ces accusations sur les réseaux sociaux. Abdellatif Soudou a ainsi considéré que la pollution constatée n'est nullement en lien avec la décharge d'Oum Azza. Il l'explique, comme le rapporte le quotidien, par une fuite éventuelle dans le réseau d'assainissement qui a eu pour conséquence le déversement d'eaux usées dans le Bouregreg. Défendant l'Établissement intercommunal Al Assima, le vice-président a également tenu à souligner que le contrat du précédent gestionnaire de la décharge a été rompu, mais a laissé un important héritage lié au lixiviat non traité qu'Al Assima a tenté de résoudre. Mais alors que cette dernière espérait conclure un nouveau contrat avec une entreprise mondiale spécialisée dans la gestion de ce genre de problème, le contexte imposé par la pandémie de la COVID-19 a repoussé la conclusion d'un contrat dans ce cadre.
Quoi qu'il en soit, ce qui arrive aujourd'hui dans l'Oued Bouregreg appelle non seulement à une action urgente pour éviter une catastrophe écologique, mais également à une prise en charge sérieuse du dossier de la décharge d'Oum Azza pour éviter que de tels scénarios ne se reproduisent.