La chambre criminelle près la cour d’appel de Rabat a condamné jeudi dernier un jeune homme à la perpétuité pour le meurtre d’un enfant mineur à Salé. Son complice, mineur lui aussi, comparait devant la juridiction compétente pour le même motif.
Selon les observateurs, cet assassinat perpétré il y un an serait le plus odieux crime commis dans cette ville durant les dix dernières années. Les deux amis ont tué l’enfant et ont trainé son corps jusqu’à un bain maure désaffecté où ils l’ont caché durant trente jours avant que l’odeur du cadavre en décomposition ne révèle ce crime atroce. Le principal accusé, qui a comparu jeudi devant le tribunal, a avoué son crime en donnant des détails cyniques qui ont sidéré la cour et l’auditoire. Des propos choquants vu la jeunesse des deux accusés et surtout la façon avec laquelle ils se sont débarrassés du cadavre en le mutilant avant de le jeter dans un hammam à l’arrêt.
Face à la sauvagerie de ce meurtre, le ministère public a requis la peine maximum contre l’accusé. Le procureur a été suivi par la cour qui l’a condamné à la prison à vie en attendant que la justice pénale des mineurs rende son verdict contre son complice.
Les faits remontent au mois d’avril de l’année dernière quand les services de police ont découvert le cadavre en état de décomposition avancée d’un mineur. Il a fallu faire appel à sa famille et notamment à son frère qui a eu beaucoup du mal à le reconnaître vu la disparition des caractéristiques de la personnalité de la victime.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du samedi 26 octobre, que l’enquête a révélé que les deux accusés ont agressé la victime lors d’une dispute sur la voie publique alors qu’ils consommaient de la drogue. Après avoir constaté son décès, ils ont trainé son corps vers le bain maure où ils l’ont mutilé avant de le dissimiler pour éviter l’odeur de la décomposition. Durant plusieurs jours, les deux compères revenaient sur les lieux pour asperger le cadavre avec de l’acide et autres désodorisants pour atténuer les effets de la décomposition.
L’enquête révèlera aussi que les deux accusés enveloppaient les restes du cadavre avec des caisses en plastique pour éviter la propagation des odeurs. Mais malgré toutes ces précautions, le propriétaire d’une pharmacie avoisinante a senti de mauvaises odeurs et a fini par avertir la police. Après moult investigations, la police judiciaire a mis la main sur les deux meurtriers dont l’un est à peine âgé de 16 ans et l’autre vient de dépasser de deux jours l’âge de la majorité.