C’est une affaire qui défraye la chronique depuis fin octobre dernier et devrait continuer à susciter l'intérêt durant les prochaines semaines. Le citoyen espagnol qui avait foncé avec une voiture sur l’hôpital Cheikh Zaid à Rabat vient d’être placé à la prison d'El Arjate et devrait être poursuivi en état de détention.
C’est Al Akhbar qui donne de nouveaux détails sur l’affaire dans son édition du lundi 29 novembre. Le prévenu, un père de famille espagnol né à Sebta en 1982, risque gros dans ce dossier. En effet, il ne devrait pas seulement répondre à des accusations de coups et blessures volontaires et de destruction de biens d’autrui, mais pourrait également être poursuivi pour tentative de meurtre volontaire. Pour faire cette déduction, le journal s’appuie sur la requalification de ce dossier qui n’est plus traité au niveau du Tribunal de première instance de Rabat, mais à la Cour d’appel. C’est d’ailleurs ce qui justifie que le prévenu a été placé en détention.
D’après la même source, l’homme de 39 ans a passé près d’un mois à l’hôpital Ar-Razi, à Salé, où il a dû être traité pour son état de santé mental et physique très dégradé. Il y a été conduit juste après son acte, qui a créé la terreur au sein de l’Hôpital Cheikh Zaid. Un agent de sécurité a même été blessé sérieusement, tandis que plusieurs cas d’évanouissement ont été enregistrés parmi les infirmiers.
Pour rappel, les faits, qui ont eu lieu le 28 octobre dernier, ont été suivis par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux. L’accusé a tout simplement foncé avec sa voiture sur le service des urgences de l’hôpital Cheikh Zaid, provoquant une véritable panique dans ce service. D’après les témoignages recueillis sur place, l’homme était accompagné d’une femme qui était entrée en conflit avec l'un des agents de sécurité de l’hôpital, quelques instants avant le drame. Le conducteur est alors intervenu et a, semble-t-il, rapidement perdu les nerfs, allant jusqu'à commettre un acte qu’Al Akhbar qualifie de «folie».
Après son hospitalisation, ajoute le quotidien, le prévenu a été entendu par les services de la police judiciaire de Rabat puis par le juge d’instruction, avant d’être placé en détention préventive. Il devrait être entendu à nouveau à la mi-décembre et son procès, qui promet de tenir en haleine l’opinion publique, ne devrait pas tarder à commencer.