Dans la nuit du mardi au mercredi, la famille Zraidi rentre tranquillement chez elle à Rabat après une soirée familiale passée à Casablanca. Il est 23h quand au niveau de l’aire de repos de Bouznika, un individu cagoulé traverse la barrière en fer de l’autoroute sur la droite. Arrivé au niveau de leur véhicule, il lance deux pierres dont l'une traverse le pare-brise blessant gravement la femme qui s’évanouit. Derrière, les enfants sont légèrement blessés, mais surtout traumatisés. Paniqué, le père fonce et continue sa route pour s’arrêter un peu plus loin au niveau du péage de Bouznika.
Arrivé à la brigade de gendarmerie, Mounir Zraidi se rend compte qu’il y avait au moins une dizaine d’automobilistes qui avaient subi la même agression mais n’avaient eu, eux, que des dégâts matériels.
Les ambulanciers sont alertés, mais refusent d’acheminer la femme blessée vers Rabat, proposant de l’emmener vers Bouznika. Voyant que l’état de sa femme nécessitait l’intervention de spécialistes, Mounir Zraidi décide alors de l’évacuer lui-même vers la capitale.
«Vous ne pouvez pas imaginer comment j’ai roulé. J’avais l’impression de parcourir 6 000km pour arriver, avec du vent qui soufflait à travers le trou du pare-brise, les débris de verre qui fouettaient nos visages à moi et à mes enfants», confie-t-il au site Yabiladi.
Admise à l’hôpital Cheikh Zaid, la victime subit une intervention chirurgicale d'urgence. Sa situation est stable mais elle a une fracture au niveau de la mâchoire supérieure et son visage a été beaucoup touché. Une deuxième opération est prévue lundi.
Cette agression qui aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques n’est pas sans rappeler le problème hélas récurrent de l’insécurité sur nos autoroutes. Et particulièrement sur l’axe Rabat-Casablanca où les jets de pierres sont parfois mortels.
En 2014, Farida Berrada, épouse du PDG des Laboratoires Bottu, Azzedine Berrada, était tuée dans des circonstances similaires. Victime d’un jet de pierre dans sa voiture, elle succombe, le 24 mars, à Casablanca, à une grave blessure au niveau du thorax lui ayant causé une hémorragie interne. L’incident a eu lieu au niveau de l’autoroute Casablanca- El Jadida, à proximité de la sortie Sidi Maârouf.
Ces agressions ne se limitent pas seulement à l’axe Rabat-Casa. D’autres villes sont malheureusement touchées par ce mode opératoire meurtrier. Des mesures ont bien été prises comme l'installation de caméras ou le renforcement des surveillances mais rien n'y fait. Les délinquants, souvent jeunes, sévissent toujours avec leurs pierres qui sifflent comme des balles. Mais ces gestes gratuits arrachent parfois une vie, qui elle n'a pas de prix.