Cheikh Fizazi adresse ce qui ressemble fort à une mise en garde aux organisateurs du festival Twiza. L’évènement, prévu du 10 au 13 août à Tanger, invite plusieurs personnalités dont Nawal El Saâdawi. Intellectuelle égyptienne, féministe, condamnée à mort dans son pays dans les années 90, le personnage à de quoi déranger le prédicateur marocain.
Dans une publication sur sa page officielle Facebook, cheikh Fizazi s'adresse directement aux organisateurs en leur disant: «De grâce, je vous demande de revoir la liste de vos invités et d’exclure tous les ennemis de la religion».
Ainsi pour Fizazi, Nawal El Saâdawi est une ennemie de l’Islam. «En tant que Marocain, c’est un déshonneur que cette ennemie de l’Islam vienne au Maroc et soit l’invitée d’honneur du festival Twiza».
Le post de Cheikh Fizazi a commencé par qualifier Nawal El Saâdawi... d’intégriste. «Si l’information sur l'arrivée de Nawal Saâdaoui, en tant qu’invitée d’honneur au festival Twiza, s'avère vraie, alors Adieu à la dignité», commente le cheikh salafiste.
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Cheikh Fizazi connaît donc mal Nawal El Saâdawi. Ses quelques lignes le prouvent, puisque c’est bien en combattant l’intégrisme et en prônant l’ouverture d’esprit et la défense des valeurs de dignité humaine dans son pays qu’elle a enduré le pire.
L’écrivaine égyptienne, aujourd’hui âgée de 84 ans, est née le 27 octobre 1931 près du Caire. Médecin psychiatre de formation, et féministe, elle est emprisonnée en 1981 pour s’être opposée à la loi du parti unique sous Anouar El Sadate.
Libérée sous Hosni Moubarak, elle fonde, en 1982, l’Association arabe pour la solidarité des femmes, interdite dès 1991. En 2007, elle publie une pièce de théâtre en arabe jugée blasphématoire. «Dieu démissionne à la tête du sommet» a été retirée avant même l’ouverture du procès qui lui est intenté.
C’est tout ce vécu de Nawal El Saâdawi qui fait de sa présence au festival Twiza à Tanger un évènement très attendu. N’en déplaise à Cheikh Fizazi.