Le geste humanitaire de El Ouardi en faveur des quadruplés fait l'objet d'interprétations diverses au sein de la profession dont la presse fait l'écho. Dans son édition de ce jeudi 23 janvier, Annass estime que "le ministre de la Santé a été contraint de transférer les quatre jumeaux prématurés dans une clinique privée de Casablanca, suite au manque de moyens auxquels ont été confrontés les médecins du centre hospitalier universitaire de Ibn Rochd pour les soigner". Selon le journal, "l’hôpital manque du dispositif médical nécessaire pour assurer des soins particuliers aux prématurés".
Pour certains professionnels, cités par le quotidien, ce transfert ne fait qu’enfoncer encore plus le secteur de la santé publique au Maroc. Bien que le geste soit méritant, selon eux, ce qu’attendent les citoyens du ministre ne s’arrête pas à la prise en charge de ces quatre bébés, puisqu’il y en a, à travers le pays, de nombreux autres dans le même cas. Cette décision serait qualifiée de "bricolage", lit-on sur Annass.
La profession monte au créneau
Selon toujours les détracteurs de El Ouardi, cette démarche confirme une fois de plus son ambition de privatiser le secteur de la santé, poursuit le journal. Une critique d’autant plus virulente qu'il a été noté que, lors de sa visite au CHU de Casablanca, le ministre n’a pas relevé l’absence de couveuses ou de bouteilles d’oxygène dans les ambulances. Une certaine frange de la profession profite de cette affaire des quadruplés prématurés pour attaquer le projet du nouveau code de la santé de El Ouardi.
La mesure concernant l'ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs fait grincer les dents des médecins du privé qui font du lobbying pour faire avorter ce projet. El Ouardi ne semble pas être déstabilisé par les attaques dont il fait l'objet et compte aller jusqu'au bout pour défendre son projet, d'autant plus qu'il bénéficie du soutien du gouvernement. Mercredi soir, le ministre de la Santé a tenu à rassurer sur le plateau de 2M que tous les garde-fous seront mis en place pour veiller à ce que le citoyen soit le premier à profiter de cette ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs.
