La pandémie de coronavirus continue de sévir parmi les professionnels de la santé, aussi bien dans le secteur public que privé. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 7 décembre, que le nombre de cadres médicaux à avoir succombé des suites de la Covid-19 s’élève à 60 médecins sur le total de 23.000 que compte le Royaume (soit 0,02%). Si l’on compare ce chiffre aux 6.000 décès enregistrés au sein de la population au niveau national (soit 0,015%), on constate que les médecins paient un lourd tribut, pour être aux premières lignes dans la lutte contre le coronavirus. Le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdelilah Boutaleb, a déclaré, lors d’un séminaire, que plus de 331 professionnels de la santé ont été infectés par la Covid-19.
Le responsable ministériel déclare que le nombre de décès, dans une corporation qui compte 125.000 personnes, est susceptible de connaître une forte hausse. Face à ce drame que connaît le corps médical, le secrétaire général du syndicat indépendant des médecins du secteur public, El Mountadar Alaoui, indique que les autorités compétentes doivent multiplier leurs efforts pour protéger les soldats de l’ombre qui luttent, jour et nuit, contre la pandémie. Ce faisant, ajoute le syndicaliste, les citoyens doivent aider les professionnels de la santé en respectant, à la lettre, les mesures préventives afin de désengorger les hôpitaux.
Le quotidien Al Massae rappelle qu’en octobre dernier, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, avait révélé que 1.600 cadres de la santé avaient été contaminés par le virus. Depuis, le nombre de médecins qui ont succombé au coronavirus n’a cessé d’augmenter avec l’enregistrement du premier cas, en avril dernier, en la personne du docteur Benyahia qui exerçait à l’hôpital Mohammed V de Meknès. La semaine dernière, le syndicat national des médecins du secteur privé (SNMSL) avait déclaré qu’en l’espace d’une semaine, six médecins libéraux sont décédés des suites du coronavirus. La SNMSL indique qu’il s’agit de Mohamed Saïd El Cohen (généraliste à Casablanca), Brahim Afarroukh (ophtalmologue à Settat), Amal Bouslimi (généraliste à Casablanca), Drissi Amraoui (généraliste à Rabat), Mohamed Ghailane (pneumologue à Ait Melloul), Mahjoub Flifli (orthopédiste à Youssoufia) et Abdelmadjid Boudali (orthopédiste à Fès).
Face à la pression que connaissent les hôpitaux avec la recrudescence des cas confirmés, les médecins fondent un grand espoir sur le vaccin anti-Covid-19 pour arrêter l’hémorragie, aussi bien chez les citoyens qu’au sein de leur corporation. Le ministère de la Santé ambitionne de lancer une campagne de vaccination dès la fin de ce mois afin d’inoculer le vaccin à 20 millions de personnes en trois mois. La priorité sera donnée aux professionnels de la santé, aux pouvoirs publics, aux forces de sécurité, aux employés exerçant dans les transports en commun, ainsi qu’aux personnes âgées de plus 65 ans.