Un rapport publié par le gouvernement espagnol révèle que près de 14.000 mineurs marocains non accompagnés de leurs parents sont entrés illégalement sur le sol de la péninsule. Parmi ces immigrés, 4.000 sont arrivés en 2019 et la plupart d’entre eux vivent dans des villes dépendant de l’autorité territoriale de la région de l’Andalousie. Le rapport, qui a été relayé par plusieurs médias locaux, indique que les Marocains arrivent en tête avec 61,89% du total des mineurs, toutes nationalités confondues, entrés clandestinement en Espagne. La plupart de ces mineurs, communément connus sous le nom de MENA (Mineurs Etrangers Non Accompagnés en Andalousie), utilisent plusieurs moyens pour traverser la méditerranée.
Ils voyagent soit par mer sur des barques de fortune, soit cachés dans les camions de transport international, ou encore dissimulés à bord de voitures appartenant à des réseaux de trafic d’êtres humains. Selon des médias locaux, les autorités espagnoles ont décidé de se «débarrasser» des mineurs marocains non accompagnés en les rapatriant par vagues successives vers le Maroc. Un accord dans ce sens aurait été conclu entre le Maroc et l’Espagne, après plusieurs rounds de négociations. La dernière réunion sur ce sujet a eu lieu en février, en présence de délégations de haut niveau des deux pays.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 12 septembre, que les mêmes sources, qui s’appuient sur un communiqué de la police des frontières et de l’immigration, soulignent que l’opération de rapatriement des mineurs marocains entre dans le cadre de la coopération entre les deux pays. L’objectif étant de leur offrir la protection et les garanties essentielles pour éviter qu’ils ne soient victimes de vagabondage. Ce partenariat a été réclamé par les responsables des présides occupés de Sebta et Melilla qui ont exprimé, à maintes reprises, leur inquiétude face à cette pression migratoire sur les centres d’accueil.
Malgré les critiques lancées par plusieurs organisations des droits des migrants et des réfugiés, le gouvernement demeure très ferme quant à son intention de rapatrier les mineurs vers le Maroc. Les autorités espagnoles justifient leur décision par les résultats d’une étude réalisée par le ministère des Migrations et de la sécurité sociale. Ce département estime nécessaire de remettre les mineurs marocains à leurs parents, de crainte de les voir devenir victimes de l’exploitation des mafias de l’immigration et de la drogue.