Plusieurs journaux à paraître, ce lundi 31 mars, reviennent sur le prêche donné par Mohamed Fizazi devant le roi Mohammed VI à la mosquée Tarik Ibn Zyad à Tanger, l'événement étant symbolique à plus d'un titre. Fizazi avait en effet été condamné à 30 ans de prison dans le cadre du procès des attentats terroristes de Casablanca, avant d'être gracié par le roi en 2011. Dans une interview accordée au journal Annass, le prédicateur a confié que le dialogue entre lui et le Commandeur des croyants avait été "intime et humaniste".
Quant au thème du prêche, la "sécurité et la stabilité", il a été débattu entre Fizazi et Ahmed Taoufik, ministre des Habous et des Affaires islamiques. Fizazi avance de même, selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, que "c’est le souverain qui a choisi d’effectuer la prière du vendredi dans la mosquée Tarik Ibn Zyad, avant d'être avisé par le ministre des Habous et des affaires islamiques que le prêcheur de la mosquée ne serait autre que Mohamed Fizazi". Et de préciser que "le roi ne s’y est pas opposé, que Dieu le bénisse".
A en juger par ses déclarations sur les colonnes d'Annass, Fizazi ne tarit pas d’éloges sur les hommes de Abdellatif Hammouchi, directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire. Il a ainsi déclaré que les hommes de la DGST qui étaient chargés de le surveiller au fil de ses années de prison réalisaient des rapports objectifs et honnêtes sur lui et ses camarades du pénitencier. Et Fizazi d’adresser un conseil à l'association Al Adl Wa Al Ihsane, afin qu’il se réconcilie avec la Commanderie des Croyants.
Un message fort
De son côté, Al Akhbar, dans sa Une, s'interroge sur les sentiments du Roi lorsqu'il a découvert que le prêche serait fait, lors de la prière de vendredi à la mosquée Tarik Ibn Zyad, par Mohamed Fizazi. Selon le quotidien, "l’évènement a plus d’importance qu'on ne pense et, pour revenir sur un entretien accordé par le roi à un journal espagnol, le roi Mohammed VI avait clairement parlé de certains excès qui avaient accompagné l’enquête menée par les autorités après les attentats de mai 2003 ". Fizazi n’a pas manqué de préciser qu’il avait longtemps rêvé de ce jour où il donnerait un prêche devant le roi. L'événement du vendredi 28 mars met en exergue les valeurs de tolérance et du pardon caractérisant le Maroc.