Pédophilie: 70 petites victimes chaque jour au Maroc

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Revue de presseKiosque360. C’est un nouveau rapport qui donne froid dans le dos. Pas moins de 70 enfants sont abusés sexuellement, chaque jour, au Maroc. Plus terrifiant encore: les prédateurs font souvent partie de la famille. Les détails.

Le 16/06/2015 à 22h30

C’est à Paris, écrit en Une Al Massae dans sa livraison de ce mercredi 17 juin, que ce rapport a été présenté récemment à l’occasion d’un colloque sur la pédophilie. Le rapport, élaboré par la Coalition contre les abus sexuels sur les enfants (COCASSE) que préside Khalid Cherkaoui Semmouni, recense 360 agressions sexuelles sur des mineurs entre 2010 et 2015. La COCASSE relève dans son rapport, sur la base des plaintes qu’elle a reçues, que 69% de ces enfants, généralement âgés de 5 à 14 ans, ont été victimes d'un membre de leur famille. Les garçons représentent aussi 69% du total des victimes. En tête des prédateurs arrivent donc les proches et les voisins, suivis des personnes étrangères, au moment où les pères sont coupables dans 7% des cas. Les cadres de l’enseignement arrivent en bas de la liste avec 3% des cas. Pour plus de détails, sachez que la COCASSE, en 2012, a recensé 65 cas de pédophilie, contre 76 en 2013 et 81 cas pour l’année 2014. Pour ce qui est des premiers mois de 2015, la Coalition a enregistré 42 agressions.

Touristes et pédophilesDe son côté, Assabah, dans sa Une, se fait l’écho du même rapport, mais axe son article sur les prédateurs étrangers. Citant Khalid Cherkaoui Semmouni, le quotidien précise ainsi que le Maroc serait devenu un paradis pour des pédophiles originaires des pays du Machreq et de l’Occident. Les villes les plus touchées, selon le rapport de la COCASSE, sont en même temps des destinations touristiques de choix et des cités abritant des populations très modestes, soit principalement Agadir, Marrakech, Essaouira, Tanger et Tétouan. Pour le coordinateur de la COCASSE, les prédateurs étrangers sont conscients de l’insuffisance des structures de protection de l’enfance au Maroc. Une insuffisance conjuguée à la précarité et à l’ignorance. Enfin, Khalid Cherkaoui Semmouni dénonce une sorte de «laxisme» de la justice marocaine qu’il ne trouve pas assez ferme lors des procès intentés aux pédophiles étrangers. Le coordinateur de la COCASSE est ambassadeur de bonne volonté. Avant de prendre la tête de cette coalition, il a longtemps présidé aux destinées du Centre marocain des droits de l’Homme (CMDH), avant de passer la main à Mohamed Rachid Chriî.

Par Fatima Moho
Le 16/06/2015 à 22h30