Ouled Teima: Un directeur séquestre une écolière pour tenue «indécente»

Des directeurs seraient aujourd'hui en train d'appliquer leurs propores lois dans les établissements scolaires publics (photo illustrative).

Des directeurs seraient aujourd'hui en train d'appliquer leurs propores lois dans les établissements scolaires publics (photo illustrative). . DR

Revue de presseKiosque360. Le directeur d’un collège à Ouled Teima n’a pas trouvé mieux que de priver une élève de cours pour la simple raison qu’il jugeait son tablier un peu trop court à son goût.

Le 28/10/2015 à 23h45

L’histoire ressemblerait presque à celle des deux jeunes filles qui avaient été poursuivies pour "outrage public à la pudeur" en juillet dernier, à Inezgane. Sauf que cette, fois-ci, les faits ne se déroulent pas en plein souk mais à l’intérieur d’un établissement scolaire de Ouled Teima, dans la province de Taroudant.

Selon Assabah, qui rapporte l'affaire dans son édition de ce jeudi 29 octobre, une jeune élève a été séquestrée dans les bureaux de l’administration par son directeur de collège. Dans son témoignage, la jeune fille raconte que celui-ci l’a privée de cours parce qu’il jugait son tablier trop court pour être porté à l’intérieur de l’établissement. Le directeur aurait même brandi un règlement intérieur du ministère de l’Education qui comporterait les mensurations exactes des tenues des écoliers.

Interrogé ce mercredi sur le sujet, Brahim Adardar, le délégué provincial du ministère de l’Education, s’est déclaré étonné par cette affaire que lui ont rapportée nos confrères d’Assbah, avant de préciser qu’il allait s’enquérir des faits pour démêler le vrai du faux.Le délégué provincial a ajouté n’avoir reçu de plainte ni de l’élève ni de sa famille, comme il a déclaré n'avoir reçu aucun courrier dans ce sens de la part du directeur du collège. Il a toutefois déclaré que si, effectivement, il existait bien un règlement intérieur exigeant une certaine tenue pour les écoliers, ce texte n'allait pas jusqu’à préciser la bonne longueur d’un tablier.

Si le directeur de l’établissement est resté injoignable, les parents de la collégienne ont tenu à livrer leur témoignage, assurant que leur fille était moralement irréprochable. Les membres de la famille sont même allés jusqu’à publier une photo de leur fille vêtue de son tablier, pour prouver que le directeur était dans son tort. D’ailleurs, un cadre éducatif témoin de l’affaire n’a pas hésité non plus à assurer que l’élève était d’une droiture exemplaire.

Par Mounir El Figuigui
Le 28/10/2015 à 23h45