Après le drame des boissons alcoolisées frelatées qui a fait plusieurs morts, la ville d’Oujda s’est une nouvelle fois réveillée sur l’horreur d’un crime crapuleux, un assassinat commis lors d'une séance de torture. Mercredi dernier, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 19 juillet, le corps sans vie d’une femme a ainsi été retrouvé sur le bas-côté d’une route non goudronnée, dans le sud de la ville. La gendarmerie de Jerada, dont relève cette zone, a été alertée et, après enquête, une femme suspectée a été interpellée vendredi.
Il s'agit d'une femme d’affaires, issue des milieux aisés oujdis, qui aurait été en affaires avec la victime, poursuit le quotidien. Elle est, au stade actuel de l’enquête, la principale suspecte dans cette affaire de meurtre non encore totalement élucidée. Le procureur du roi vient d’ailleurs de prolonger la durée de sa détention provisoire pour les besoins de l’enquête approfondie. Les investigations menées par la police judiciaire, sous la supervision du Parquet compétent, ont pu établir que la victime avait été assassinée dans un endroit se trouvant loin du lieu où le corps a été trouvé. D’après les premiers éléments de l’enquête, il a été constaté que le corps portait les traces de plusieurs coups violents et de torture, qui auraient probablement causé sa mort. Une mort atroce, conclut le quotidien qui évoque également d’éventuels complices dans ce meurtre.
D’après Assabah, qui cite des sources de l’enquête, après avoir identifié le corps, les autorités ont établi le contact avec la famille de la victime. Avec l’avancement de l’enquête, les éléments de la police judiciaire ont tout de suite fait le lien avec une associée et amie de la victime. Cette dernière dirige une unité hôtelière sise à Saïdia et appartenant aux deux associées. En poussant encore plus loin les investigations, il a été révélé que la victime venait de retirer une somme importante de son compte en banque, juste avant son assassinat, soit une somme de 600.000 dirhams. Ce qui fait penser aux enquêteurs à un litige financier entre les deux femmes, qui aurait dégénéré par la suite.
Après avoir interrogé les proches de la victime, les enquêteurs ont notamment appris, de la bouche de sa femme de ménage, que la victime avait reçu un coup de fil la nuit de sa disparition, vers minuit. Elle s’était alors habillée, maquillée et parée de bijoux pour sortir. Mais elle a quitté son domicile pour ne plus y revenir. Bien plus tard, et comme elle ne revenait toujours pas chez elle, sa famille a déclaré sa disparition auprès des services de police. A la découverte du corps, la famille a donc été avertie. Pendant ce temps l’enquête poursuivait son cours, les enquêteurs ont relevé les données enregistrées sur son téléphone, notamment l’itinéraire qu’elle avait pris depuis le dernier appel qu’elle aavait reçu, ainsi que la liste de ses autres appels.
Après analyse de toutes ces données, les résultats pointent tous dans la direction de la suspecte. En élargissant le cercle des investigations, la police judiciaire a également appris que les deux associées, la victime et sa meurtrière présumée, avaient quelques différends d’ordre financier. La mise en cause se trouvait d’ailleurs, selon les éléments de l’enquête, dans une situation financière très difficile.