On interdit toujours les prénoms amazighs!

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Revue de presseKiosque360. Certains fonctionnaires refusent toujours le droit aux parents de donner à leurs nouveaux nés un prénom amazigh. Et à chaque incident, la Fédération des associations amazighes tire évidemment la sonnette d’alarme donnant ainsi du grain à moudre à certains partis de l’opposition…

Le 22/04/2015 à 03h49

On commence à s’y faire! Pour Libération, porte voix officiel de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), toutes les occasions sont bonnes pour casser du Benkirane! Dans l’édition du 22 avril, le principal sujet de la Une est titré: «Le Chef de gouvernement interpellé par les associations amazighes». Mais dans les faits, il ne s’agit que d’une lettre ouverte adressée à Abdelilah Benkirane, ainsi qu’à toutes les institutions du royaume, par la Fédération nationale des associations amazighes où elle demande légitimement justice à une famille qui s’est vu refuser par l’administration le droit de donner un prénom amazigh à son nouveau-né.

Cela s’est passé à l’arrondissement Ain Chock de Casablanca. Un officier de l’Etat civil, ayant encore les réflexes d’une ère révolue, oppose un niet au prénom voulu par un père pour son garçon venu au monde le 4 avril. «Eri, ce n’est pas un prénom admis! Choisissez-en un autre», lui a sommé l’honorable fonctionnaire qui n’est peut-être pas au courant que la fameuse circulaire de Driss Basri datant des années 1990 n’est plus de vigueur. Ou encore que la nouvelle Constitution marocaine érige la culture amazighe en composante à part entière de l’identité marocaine et le tamazigh en langue officielle du royaume avec l’arabe.

Il n’en fallait pas plus évidemment pour la Fédération nationale des associations amazighes pour monter sur ses grands chevaux. Sa lettre ouverte est envoyée au Chef de gouvernement, au ministère de l’Intérieur, au département de la Justice, au CNDH et même à l’ONU, notamment son Comité pour l’élimination de la discrimination raciale. La Fédération est pleinement dans son rôle. Et elle n’a pas tout à fait tort quand elle conclut sa missive en soulignant que «pour l’heure, les droits linguistiques et culturels des Amazighs ne sont qu’un simple slogan du gouvernement en place». Mais que Libé fasse du sujet sa Une, cela ressemble plus à de l’acharnement politique.

Par Fahd Iraqi
Le 22/04/2015 à 03h49